We Are Wolves : L’homme est un loup
We Are Wolves, en meute de trois, fait les beaux jours de la scène indie montréalaise depuis déjà quelques lunes. Délimitant un territoire électro-punk aux accents garage, les Loups hurlent et nous avec eux.
Le 12 mars dernier, au bien-nommé Local, situé dans le nord de la ville, un de ces lieux miteux dotés d’une âme rock, We Are Wolves, jeunes loups de la scène indie montréalaise, lançaient un premier effort attendu, Non-Stop Je te plie en deux. Attendu puisque depuis trois ans, on a pu voir le trio en première partie des groupes les plus électrisants à se produire en ville, souvent avec les Georges Leningrad, avec lesquels ils partagent quelques affinités, nous contaminant, dès les premières minutes, avec cette drive rock garage, post-punk, juvénile, sexy, brute, suintante, animale qu’ils déploient. Un album attendu aussi à voir la foule, gonflée à bloc, dans un local surchauffé, humide comme la jungle tropicale, jusqu’à bousiller les sons du clavier analogue! "Sans vouloir paraître ésotérique, disons que c’est un feeling qui est généré par ce que tu communiques et que tu échanges avec d’autres personnes. En show on parvient à générer une énergie et à la transmettre", avance Alexander Ortiz, chanteur-guitariste, voix survoltée, inflexions exaltées.
"L’énergie va dans les deux sens, on veut faire le party pis les gens veulent faire le party avec nous, ça n’est pas du tout cérébral comme approche", annonce Antonin Marquis, batteur de la formation, connu pour tapocher ses tambours en position verticale. "La rythmique est assurée autant par les percussions que par le beat box; alors, pas besoin de bass drum, ce qui me permet de rester debout… Peut-être aussi à cause de Déjà Voodoo…". "Oui, Déjà Voodoo jouait déjà debout", ajoute Alexander.
"Il y a une équipe de foot, en Angleterre, une petite équipe de rien, assez minable, et dont les partisans, fanatiques, sont presque violents. Cette équipe-là s’appelle les Wolves et ses adeptes, les We Are Wolves, c’est de là que vient le nom", se souvient Alexander. "Oui, sauf que depuis, deux autres bands avec des noms semblables sont apparus: il y a We Are Wolves de Portland et Were Wolves de Pittsburg!, renchérit Antonin. Sur Internet, il a quelqu’un qui demandait qui aurait le guts de nous booker tous les trois ensemble!"
Ce printemps, les Loups n’ont pas chômé, et ça ne fait que commencer: Première partie de Death Above 1979 à Toronto, parution de l’album, tournée en mai à travers la côte Ouest des États-unis lors de laquelle ils réchaufferont la salle pour And You Will Know Us By The Trail Of Dead, quelques autres spectacles dont la première édition de Serial ce 21 avril au Main Hall, une série de shows annoncée par les réalisateurs du MIMI (Initiative Musicale Internationale de Montréal), visant à faire connaître la vibrante scène montréalaise et à présenter, à l’occasion, des invités spéciaux provenant d’un peu partout.
"C’est vrai que la scène d’ici est inspirante, et des bands qui sont bons live et sur disque, il y en a énormément. […] Moi, c’est quand je vais voir des shows que je ressens le plus cette énergie, les gens ont envie d’être là, observe Antonin. Mais il va falloir que la scène montréalaise soit forte, aussi, dans cet engouement-là qu’il y a autour d’elle. Qu’elle n’attende plus après la permission ou la reconnaissance des médias internationaux pour se dire qu’elle est bonne. On n’a pas besoin de l’approbation de Spin ou du New York Times. La scène est forte et elle va le demeurer, même une fois le buzz passé."
Voilà qui est dit.
Le 21 avril
Avec GOA et Hexes and Ohs
Au Main Hall
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