Arseniq33 : Toxique textile
Musique

Arseniq33 : Toxique textile

Toujours aussi corrosif, Arseniq33 a lancé récemment son tout dernier album, Courtepointes, tissu serré de sons et de styles, réalisé par Fred Fortin. On a fait un brin de jasette avec Ériq, qui signe la plupart des textes du groupe.

On peut entendre compter Ériq Poissant, aussi bassiste d’Arseniq33, à l’autre bout de l’acoustique: "En fait, c’est pas mal notre septième album, si on les retient tous." Ah bon, on en a raté quelques-uns… Bien que ce ne soit pas si surprenant, Arseniq33 est quand même dans le décor depuis quoi? sept, huit ans? Outre les deux albums, disons, plus officiels, Y’a des limites à faire dur, sorti en 1999, et Tranquillement les tranquillisants en 2002, le groupe a offert à ses fans des projets du genre des mini-albums (on se souvient encore de Vous êtes pas heureux, arrivé tout de suite après Y’a des limites…) et a participé à quelques compilations – dont Québec-libre! en 2001, avec Loco Locass, Mononc’ Serge, Les Cowboys Fringants, Guerilla et compagnie… Ce nouvel opus, Courtepointes, reste franchement dans la lignée de ce qu’on a connu d’Arseniq33, mais avec un je-ne-sais-quoi de plus ficelé, de plus cousu. "C’est notre album le plus réfléchi, en effet", approuve Ériq. Il est plus mature, plus mûri. On a pris notre temps pour le réaliser et ça paraît. On a vraiment un son d’ensemble." Dans le propos, on retrouve le même genre d’humour caustique, la même incisive ironie, les vlans dans la gueule bien envoyés et les thèmes politico-sociaux qui semblent les titiller toujours autant ("Qu’est-ce que tu veux que je fasse, lancera l’auteur à ce sujet, ça va pas mieux qu’avant, au contraire!") La musique allie des textures sonores riches, parfois surprenantes, et se déploie dans des styles bigarrés, du ska au jazz (si si!), du rock quasi pop (il faut entendre Malachop) au gros grunge tendance punk. Le tout donne l’impression de couleurs musicales non pas plus bariolées, mais peut-être mieux mélangées et plus savamment appliquées.

On peut attribuer ce résultat, naturellement, à la longue feuille de route des arsenicistes qui ont pris expérience et maturité, mais peut-être quelques crédits doivent-ils aussi aller au réalisateur. "Avec Fred (Fortin, faut-il le préciser?) on a travaillé beaucoup les textures. Il nous donnait son avis sur tel ou tel son de guitare dans telle toune, par exemple, sur les arrangements des pièces." Leur première rencontre s’est faite lors d’un "jam à Bande à part, à Radio-Can". Le contact fut heureux, comme en témoigne Ériq: "Fred a aimé ce qu’on faisait; et nous, on était des fans, c’est sûr! Il a été content qu’on lui demande de vraiment juste réaliser l’album et non de jouer dessus. C’était nouveau pour lui et je pense qu’il a tripé sur ce côté très exploratoire…"

LE DESTRUCTE ORCHESTRE MONTE SUR SCÈNE

"En show? On a toujours l’énergie habituelle. Même que je dirais qu’elle est redoublée, décuplée!" On sent la voix s’emballer. Il faut se rendre à l’évidence, et les fans le confirmeront, Arseniq33 est indubitablement un band de scène. "On fait lever la salle, c’est pas long! Surtout que dans ce spectacle on fait plusieurs nouvelles tounes qui sont plus rock." Pour ceux qui s’en seraient inquiétés, oui, les arsenicistes porteront leur traditionnel habit de scène, leur célèbre costume "anti-mode". Rassurés?

Avec Wolfunkind
Le 30 avril
Au Côté-Cour

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Arseniq33
Courtepointes
(Indica)