Yesterday’s Ring : Punk à cheval
Yesterday’s Ring, le projet parallèle des Sainte-Catherines, passe en seconde vitesse pour jouer dans les ligues majeures du country québécois.
En 2004, la formation punk montréalaise The Sainte-Catherines remportait le MIMI "Bourreau de tournée" après avoir donné plus de 200 concerts en 2003. Mais contrairement à Simple Plan, qui profite d’un budget de tournée on ne peut plus substantiel, le groupe réalisa l’exploit avec les moyens du bord. Oubliez les luxueux autobus de tournée, les restaurants quatre fourchettes et les Hilton. Les Sainte-Catherines dorment chez des fans, chez les promoteurs des concerts ou parfois même dans leur camionnette qui les propulse d’un océan à l’autre. Bref, rien de bien glamour. "En fait, oui, c’est du glamour de fond de ruelle", précise Hugo Mudie.
Interviewés sur la banquette arrière de leur fourgonnette, Hugo (voix), Frédéric Jacques (guitare) et Louis Valiquette (guitare) se préparent maintenant à vivre l’expérience country de Yesterday’s Ring, qui vient tout juste de lancer son troisième enregistrement. Baptisé El Rancho, le compact prend justement racine dans la vie en tournée: les neuf pièces de l’album furent inspirées par une ville visitée au cours des deux dernières années. Si plusieurs chansons évoquent la solitude et les désillusions liées à la déchirure amoureuse que vivait Hugo à l’époque, certains textes révèlent de beaux moments rassembleurs.
The Bob Marsh International Horseshoe Tournament fut, par exemple, écrite après que la formation se fut rendue à Quesnel, en Colombie-Britannique. "Comme nous ne savions pas vraiment où passer la nuit, nous avons demandé pendant le concert si quelqu’un pouvait nous héberger, explique Louis. Un homme dans la cinquantaine (Bob Marsh) nous a alors invités dans un chalet situé sur les berges d’un lac. Nous y avons passé deux jours complètement déconnectés de la réalité. Il nous a appris à jouer aux fers, poursuit Hugo. C’est d’ailleurs là-bas que nous avons vraiment développé le filon country exploité sur El Rancho."
C’est que l’album marque effectivement un tournant pour Yesterday’s Ring. Si, jusqu’à tout récemment, le groupe s’apparentait davantage à une réunion punk acoustique de feu de camp, El Rancho présente une mixture plus riche alors qu’une pléiade d’invités (dont Malcolm Bauld des Frenetics et Geneviève Tremblay des Fifth Hour Heroes) relèvent la sauce grâce aux banjo, mandoline, batterie, basse, cuivres, xylophone et guitare slide. Le petit projet parallèle initial prendrait-il une nouvelle importance? "Avec le temps, la musique qu’on écoute ressemble de moins en moins au son des Sainte-Cath, soutient Hugo. Après avoir découvert Johnny Cash, je me suis mis à creuser dans la musique country pour y découvrir des artistes comme Lucinda Williams, Bright Eyes et Dolly Parton. Comme nous avions le temps d’élaborer nos pièces, une attention particulière fut accordée aux arrangements."
Yesterday’s Ring lancera en juin un EP, Back From El Rancho, contenant un duo avec Karine Isabel (Comme un homme libre). Mais que les adeptes des Sainte-Catherines se rassurent: la troupe punk enregistrera de nouvelles compositions cet été. Pour l’instant: whisky, revolvers, chapeaux et bottes de cow-boys.
Le 30 avril
Au Divan Orange
Le 1er mai
À L’Escogriffe
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