Iceberg : Eclectonica: la pointe d'Iceberg
Musique

Iceberg : Eclectonica: la pointe d’Iceberg

La formation électro-jazz ambiant Iceberg lançait récemment un premier album, plus de quatre ans après sa fondation. Si la scène électronique montréalaise est réputée pour sa qualité dans ce genre de musique, le groupe outaouais n’a rien à lui  envier.

L’éclectisme est le mot d’ordre d’Iceberg. "Je me suis toujours élevé contre la catégorisation extrême de la musique", explique le membre fondateur Dominique Saint-Pierre. Pour cause, les membres du groupe se sont confectionné une catégorie qui leur est propre et dont ils sont les seuls défenseurs: la musique "éclectonique". "Vu que c’est nous autres qui avons inventé le mot, on est les seuls", s’exclame-t-il en riant. Par définition, cette nomenclature inventée provient d’un croisement entre les termes éclectique et électronique, amalgame principal qui, avec des touches de jazz, de rock et de funk, constitue le son unique d’Iceberg.

Par opposition à certains DJ de la scène électronique qui traitent la musique avec minutie pour produire un tout automatisé et stérile, Iceberg accorde une importance prépondérante à l’intégrité et à la nature réelle et humaine de sa musique. "Il y a du monde qui travaille plus avec des ordinateurs live. Nous autres, la façon dont on voulait se démarquer de ça, c’est qu’il n’y ait rien de séquencé." En spectacle comme en studio, le groupe insiste pour conserver cette partie naturelle. "On a le souci que ce qui est fait est fait à l’instant présent. Ce n’est pas comme si on s’était assis et qu’on avait tout traité nos affaires par ordinateur. On a enregistré live, tous ensemble, pour l’album."

Issus des cendres du défunt groupe Kif-Kif, Dominique Saint-Pierre et André Dupuy se sont alliés à Olivier Fairfield, Fred Guignion et Patrick Bisson (alias DJ Path) pour former le nouveau groupe à la fin de l’an 2000. Après s’être longtemps hasardés à mettre à l’essai plusieurs bassistes, le quintette a finalement trouvé chaussure à son pied en la personne de Daniel Boivin, ex-Hardi Moussaillon. Et c’est bien là la force d’Iceberg: la synergie entre des musiciens aux expériences musicales différentes, mais aussi de générations différentes. "Dans Iceberg, il y a un aspect intergénérationnel. Olivier et Pat sont quand même dans la vingtaine et nous autres [André et Dominique], on est… bien je ne dirai pas nos âges! Mais on s’est toujours généralement bien entendus. On a du fun ensemble. Il n’y a jamais eu de frictions, mais il y a quand même des différences. Les générations multiples, ça enrichit tout ça", explique Dominique.

Avec une majorité de pièces instrumentales, la musique d’Iceberg est imagée, planante et d’inspiration cinématographique. D’ailleurs, le groupe flirte depuis déjà quelque temps avec l’idée de croiser ses prestations avec des installations multimédias diverses. Le clan a déjà expérimenté ce genre avec la collaboration de l’artiste visuel John Lauder pour Bande à part il y a plus d’un an. Ce concept continue de se développer graduellement à travers les multiples prestations du groupe, et les membres comptent avoir en main un spectacle assorti de projections vidéo, bien rodé, pour l’automne prochain. En attendant, les gars d’Iceberg entendent frayer un chemin à leur premier opus en le faisant découvrir à ce qu’ils croient être "un créneau particulier".

Iceberg
Iceberg

(APCM)

Le 4 juin
Au Petit Chicago