Grimskunk : Dernier rappel
Grimskunk, une formation pionnière du rock alternatif québécois, est en tournée à travers le Québec et lancera à l’automne ce qui pourrait être son dernier album en carrière. Bref intermède avec le chanteur et claviériste Joe Evil.
En tournée à travers le Québec, le groupe qui s’inscrit avant tout dans le hardcore des années 80 travaille présentement à l’enregistrement de son 11e album. "Ça va être un peu comme le résumé de notre carrière. Ça va englober les 10 dernières années du band avec une saveur plus métal; on enlève un peu le ska, le reggae. On a donc assemblé tous les éléments qui nous ont inspirés tout au long de notre carrière; ça donne un album avec du rock, du progressif, du métal et du worldbeat, à l’image de nos précédents", note Joe Evil au bout du fil.
Sans volontairement vouloir faire un album rétrospectif, le groupe a commencé à composer tout naturellement, revenant à un son plus primaire et homogène. Avec tous les genres musicaux que le groupe a explorés, seule une restriction a été imposée dès le début: pas de ska. "Quand on a commencé en 90, le ska était encore alternatif, mais il a été tellement exploité dans les dernières années, il y a comme eu le deuxième break ska revival. Pour nous, le ska, c’était les bands originaux américains, du rock steady, les bands des années 60 et un peu le revival des années 80 de l’Angleterre avec Madness… Mais soudainement, le ska a eu un second souffle et a été complètement "mainstreamisé", alors faire du ska et du métal en même temps, c’est moins intéressant en 2005 que ce l’était en 1991."
Pour ce nouvel album, Vince Peake de Groovy Aardvaark – qui donne présentement sa dernière série de spectacles – se joint au groupe en tant que membre officiel. Il a même fait deux compos, dont une se trouvera sans contredit sur le prochain opus, assure Evil. "C’est un bassiste très solide, ce qu’il nous emmène, c’est très bottom end. C’est d’abord un chum, alors il comprend exactement le groupe, il nous a suivis dès le début, il sait c’est quoi nos trips, puis il comprend c’est quoi notre but…"
Même si les allures récapitulatives de l’album suggèrent une éventuelle fin, c’est sans compromis que le groupe a toujours évolué dans l’industrie musicale. "On ne s’est pas dit que ça allait être le dernier album, mais mettons que le processus d’enregistrement devient de plus en plus long. On est arrivés à un certain point où on a exploré beaucoup, alors ça commence à être mission accomplie […] Évidemment, si l’album connaît un beau succès, ça peut nous convaincre que ça vaut la peine de continuer… Plusieurs facteurs entrent en jeu: on est plus vieux maintenant, on a tous des enfants, il y a des priorités familiales. Composer un album, ce n’est pas payant, alors trouver le temps, entre la job et la famille, d’aller pratiquer et composer, c’est plus difficile… On verra bien", atteste Joe, qui assure que ce 11e opus sera plus fidèle que jamais au son et à la mentalité de Grimskunk.
Le 17 mai à 22 h avec Priestess
À la Boîte à chansons
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