Kleztory : Une histoire klezmer
La formation Kleztory, à l’image de son nom, poursuit à sa manière la longue histoire de la musique klezmer. Elle vient d’ailleurs en "raconter" un fragment ce samedi soir au Moulin Michel de Gentilly.
Âgée d’à peine trois ans, la formation Kleztory a déjà enregistré deux albums. L’un, Musique klezmer, a vu le jour au printemps 2003, mais n’a jamais été vraiment distribué; l’autre consiste en un projet d’I Musici réalisé l’année suivante, Klezmer. Profitant du calme qui suit un automne et un hiver chargés, le quintette rêve maintenant de concevoir un autre disque, où les traditions juives et tziganes de l’Europe de l’Est resteront au centre de ses préoccupations. Mais comment pourrait-il faire autrement puisque ce sont ces racines qui lui ont donné la vie?
Kleztory réunit des musiciens issus d’origines et de courants complètement différents. Malgré leurs parcours artistiques distincts, ceux-ci ont développé un intérêt commun pour le klezmer. "C’est une musique qui a d’abord des mélodies très fortes. Elle est à la fois dansante et très mélodieuse. À mon avis, elle contient énormément des racines de la musique occidentale que l’on entend maintenant. Parce qu’elle est un mélange de tout ce qui se faisait en Europe de l’Est, avec en plus des couleurs du Moyen-Orient, de l’Espagne, de l’Afrique du Nord; elle est le résultat de 2000 ans de métissage. Donc, il y a un côté universel là-dedans. Quand les gens entendent ça, on dirait que ça vient les toucher, peu importe d’où ils viennent", explique Henri Oppenheim (accordéon), le dernier arrivé.
Le jeune artiste se souvient d’ailleurs de l’instant magique qui a écrit le premier chapitre de l’histoire du groupe. "Tout le monde a découvert ça par son propre cheminement. Il y en a qui sont passés par la musique tzigane, d’autres par le blues. Moi, ce sont mes racines… Le groupe s’est formé petit à petit. Et on s’est retrouvés tous les cinq, il y a trois ans, et on s’est rendu compte que c’était ça. Le premier spectacle que nous avons donné a eu lieu il y a trois ans. C’était à Montréal dans un petit café. Il y a eu comme une étincelle. Pendant qu’on jouait, on se regardait, on entendait ce que ça donnait et on voyait la réaction du public. Et on est sortis de là en se disant: "Ben là, on a trouvé quelque chose." Voilà."
Kleztory cultive un répertoire traditionnel. La formation a certes quelques compositions à proposer, mais elle préfère apposer sa signature sur les arrangements. "Il y a tellement d’airs traditionnels qui sont puissants qu’on est loin d’avoir fini l’exploration, admet Oppenheim. C’est essentiellement traditionnel, mais c’est très arrangé! On arrange ça beaucoup à notre goût… qui n’est pas forcément très orthodoxe, très catholique!"
Depuis ses débuts, la formation a beaucoup solidifié sa structure. Elle a multiplié les prestations sur scène et elle nourrit des visées hors Québec, dont une éventuelle tournée dans l’Ouest canadien. Entre-temps, elle en profite pour avancer son projet d’album, attendu l’automne prochain.
Le 14 mai à 20 h
Au Moulin Michel
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