Daniel Boucher : Un-Patented

"Chansonnier, c’est complètement l’opposé de La Patente. Pour La Patente, on est 12 en tournée, j’ai un costume blanc, on a des images, tu sais. J’ai une caméra. C’est pas la même chose. Là, je me retrouve complètement seul avec ma guitare pour faire mes chansons", explique le chanteur tout fou au bout du fil. Après avoir exploité la douce extravagance qu’on lui connaît au cours de ses deux précédentes tournées, Daniel Boucher se faisait désireux d’expérimenter un nouveau contact avec le public. "Mais c’est clair que quand t’es tout seul dans une petite salle, le contexte est différent. Il est un peu plus intime par définition."

Après la laborieuse mise en œuvre de son plus récent album La Patente, qu’il a lui-même enregistré et produit, la construction de sa propre maison encore inachevée et sa récente paternité, le "poète des temps gris" ressentait le besoin de revenir à ce genre de prestations intimes, un style qu’il a connu avant même la sortie de son premier album Dix Mille Matins. "J’avais le goût de chanter mes tounes pour ce qu’elles sont. Ça commençait à me manquer", raconte le nouveau père, interrompu par son fils Émile qui rit à l’arrière-plan. C’est également pour lui une sorte d’hommage à la tradition des boîtes à chansons, auquel le titre de son spectacle fait référence. "C’est un mot qui est très noble. Ça veut un peu dire "celui qui part avec sa guitare et qui s’en va exercer son métier". L’artisan, celui qui fait des tounes. Un "faiseur de tounes"", exprime-t-il avec une fierté palpable.

Pour les besoins de la cause, Daniel Boucher a fait appel à un vétéran pour le guider, en l’occurrence Michel Rivard. "Je me suis dit: "Premièrement, ça me prend un coach. J’ai besoin de quelqu’un qui a du métier, de quelqu’un qui monte des spectacles qui me rendent un petit peu jaloux", tu sais. Puis, il est bien plus discipliné que moi! raconte-t-il en riant. C’est un peu une job de mise en scène, mais moi, j’aime mieux dire "de direction artistique"". Daniel Boucher signe d’ailleurs deux reprises de Beau Dommage sur l’album hommage au groupe légendaire.

"C’est la première fois qu’on essaie ces choses-là devant du monde. C’est normal qu’il y ait une petite fébrilité. Surtout que je le sais que le show va évoluer à mesure qu’on va le présenter. On a des canevas de base, mais c’est pas mon genre de régler les affaires au millimètre près." Mais le chanteur n’entend pas faire de Chansonnier une sorte d’édition limitée. "C’est pas un spectacle qui va rouler pendant un temps puis qui va disparaître pour toujours. En fait, c’est ça, Chansonnier, c’est un projet parallèle." Donc, entre-temps, la tournée de La Patente se poursuivra cet été. Après quoi, l’artiste fera ses débuts en comédie musicale aux côtés de Bruno Pelletier, Sylvain Cossette et Gabrielle Destroismaisons dans Dracula. Oui, vous avez bien lu… Aiguisez vos canines.

Le 25 mai à 20 h
À la Boîte à chansons

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