Rilo Kiley : Bête indomptable
Les fans de Rilo Kiley ont été déçus de constater que sur More Adventurous, la chanteuse Jenny Lewis avait remplacé les cris et les sacres par une voix mélodieuse et posée. "Ils devront s’y habituer", dit le batteur Jason Boesel.
Au cours de leur carrière, la plupart des groupes traversent des phases où ils ressentent le besoin d’évoluer, de progresser sur le plan musical. C’est exactement ce genre de phase que vient de traverser le quatuor de Los Angeles, qui a lancé en 2004 son troisième disque, paru sur sa propre étiquette, Brute/Beaute (et distribué par Warner Bros.): "Comme auteure des textes et chanteuse, je crois que Jenny en avait assez de crier et de sacrer, c’est pourquoi elle a décidé d’évoluer vers un style différent. On a également changé en tant que groupe. Cela dit, je ne crois pas qu’une majorité de fans critiquent les changements qu’on entend sur More Adventurous. Il y en a qui aiment ces modifications, mais aussi, je crois que ça nous a permis de rejoindre un nouveau public", estime le batteur.
D’après Jason, les fans qui suivent une formation depuis ses débuts sont toujours récalcitrants à l’idée qu’elle se transforme; puisqu’ils l’ont connue avant qu’elle devienne populaire, ils ont l’impression qu’elle leur appartient. "Mais il ne faut pas oublier qu’un groupe, c’est comme un animal, il faut le nourrir pour qu’il reste vivant. Sans oublier que, comme pour la plupart des gens, notre vision du monde et de la vie change au gré des expériences vécues. On ne peut pas toujours rester pareil", dit-il. Jason admet néanmoins que Rilo Kiley, également composé de Jenny Lewis, du guitariste-chanteur Blake Sennett et du bassiste Pierre de Reeder, n’avait pas pour objectif d’enregistrer un troisième album très différent de Take-Offs & Landings, paru en 2001 et de The Execution of all Things, lancé en 2002: "J’irais même jusqu’à dire qu’on n’avait aucun autre projet que celui d’enregistrer de nouvelles chansons et de les faire sonner le mieux possible", affirme le batteur.
Rilo Kiley n’avait pas non plus prévu lancer More Adventurous sur leur propre étiquette de disques, Brute/Beaute. "En fait, l’idée de créer Brute/Beaute nous trotte dans la tête depuis déjà un bon moment, mais l’occasion de la concrétiser ne s’était pas encore présentée. Le but, c’est évidemment de lancer nos albums sur cette étiquette, mais on désire aussi faire signer des contrats à des formations qu’on aime, et qui nous semblent avoir du potentiel", explique le batteur. Si les fans se méfient de l’évolution musicale d’un groupe, ils se méfient encore plus de l’arrivée dans le portrait d’un label majeur. Mais qu’ils ne s’inquiètent pas, la formation demeure toujours indépendante en ce qui concerne sa création. N’en reste pas moins que Jason pense que l’association de Rilo Kiley avec Warner Bros n’a eu que des effets positifs. "Si on excepte le fait que More Adventurous a été lancé en même temps au Canada qu’aux États-Unis, je trouve que les choses ne sont pas si différentes que ça sur une étiquette majeure. L’implication de Warner Bros commence seulement à se faire sentir et si tu veux mon avis, je trouve que ça se passe très bien", conclut Jason. Et puis, que les fans de la première heure se rassurent, lors de leur prochain concert à Montréal, Rilo Kiley jouera majoritairement les chansons de son troisième disque, ce qui ne l’empêchera pas de visiter ses deux premiers efforts.
Le 20 mai
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