The Decemberists : Le retour du balancier
Musique

The Decemberists : Le retour du balancier

En mars dernier, les Decemberists se faisaient voler tous leurs instruments, peu de temps après avoir vu une des leurs quitter la barque. Mais un nouveau disque encensé, deux recrues additionnelles et des salles pleines les attendaient dans le détour.

Les membres de la formation de Portland, The Decemberists, n’y croyaient pas lorsqu’ils ont constaté la disparition de leur remorque de tournée, ce triste matin du 17 mars aux abords du Aladdin Theatre, en périphérie de la première ville d’Oregon. Retrouvée par la police peu de temps après, il n’y restait que le matériel de promotion du groupe: t-shirts et CD. Plusieurs dizaines de milliers de dollars d’équipement s’étaient volatilisés. "On est encore en train de se refaire", explique le multi-instrumentiste Chris Funk (guitare, pedal steel, mandoline, dulcimer, etc.), à la sortie d’un magasin de Nashville, où il vient de se racheter deux pédales à effets. "On en a retrouvé une bonne partie, ça va mieux maintenant", poursuit-il, louant le travail des policiers et l’immense générosité des fans, étant parvenus à récolter près de 8 000 $ pour aider le groupe. "Mais la journée du vol a été plutôt rude pour la carte de crédit!", peut-il rigoler aujourd’hui.

Des changements au sein de l’alignement avaient déjà affecté la troupe en début d’année, la batteuse Rachel Blumberg choisissant de quitter afin de se concentrer sur son autre projet, Norfolk & Western. La violoniste et chanteuse Petra Haden (The Rentals) puis le batteur John Moen (Steve Malkmus and the Jicks) ont depuis fait passer l’ensemble au rang de sextuor, complété par Colin Meloy (voix, guitare, textes), Nate Query (basse, contrebasse) et Jenny Conlee (claviers, accordéon). Avec leur dernier album Picaresque (Kill Rock Stars, 2005), aussi bien reçu par les fans que par la critique, les Decemberists poursuivent leur tonifiante exploration indie pop, laissant toujours une large place aux ambiances et sonorités folk. "On aime bien pousser un peu l’utilisation d’instruments moins conventionnels", acquiesce Funk. "J’ai toujours été intéressé par la musique folk, au sens large du terme; je travaillais autrefois dans un magasin de musique folk et j’y voyais tous ces instruments étranges défiler sur le comptoir… On essaie de les utiliser à bon escient, car certains d’entre eux sont difficiles à jouer et peuvent demander du temps avant de pouvoir bien les faire sonner. Mais pour ce dernier disque, on n’avait jamais eu autant de temps, alors on a pu essayer différentes choses…" Enregistré dans une vieille église, l’album a été réalisé par Chris Walla (Death Cab For Cutie), qui avait déjà collaboré au Ep The Tain (Acuarela, 2004). "Il est super!, lance Chris. C’est un bourreau de travail et il a de très bonnes oreilles, autant pour capter les sons que pour en inventer de nouveaux. Et il aime travailler dans des endroits peu orthodoxes…"

En attendant la sortie prochaine d’un DVD en cours de finition, le groupe participera à plusieurs grands festivals cet été, dont le Pitchfork’s Intonation de Chicago, le Bite Of Oregon de Portland et le Central Park Summerstage à New York, avec notamment Modest Mouse, David Byrne, Broken Social Scene, Elvis Costello, Death Cab For Cutie et la réincarnation de Dinosaur Jr.

Le 22 mai
À la Sala Rossa

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