Les Rhapsodes : Le XXIe siècle au Moyen Âge
Musique

Les Rhapsodes : Le XXIe siècle au Moyen Âge

Le choeur Les Rhapsodes présente le Miserere d’Arvo Pärt. Voyage dans le temps avec le directeur musical David  Rompré.

David Rompré

et Les Rhapsodes nous offrent une première pour la ville de Québec en interprétant le Miserere d’Arvo Pärt, compositeur estonien né en 1935, ainsi que son Magnificat. Le chœur et son chef abordent avec un intérêt particulier ce répertoire "contemporain", s’il en est, qui suscite depuis plusieurs décennies un engouement exceptionnel dans l’univers musical et qui connaît une diffusion sans frontières. Une popularité non exempte de qualité. "J’aurais de la difficulté à utiliser le terme populaire, avance David Rompré. Ce n’est pas une musique qui laisse une simple mélodie en tête, que les gens fredonnent en sortant d’un concert. C’est plutôt l’impression d’ensemble qui se communique et capte l’attention de l’auditoire. C’est une méthode d’écriture particulière, qui se construit autour d’harmonies très serrées et qui inclut même quelques dissonances qui ne sont pas étranges ou dérangeantes à l’oreille. C’est cette atmosphère qui laisse une impression très forte chez l’auditeur."

À l’écoute de ce répertoire, on établit une parenté entre la musique ancienne et la technique du plain-chant au caractère minimaliste. Une passion qu’Arvo Pärt a transposée dans une méthode de composition nommée tintinnabulis (petites cloches), qui s’est vite adaptée à une instrumentation moderne: la basse et la guitare électrique sont incluses dans le Miserere. "Tous les instruments sont traités comme la voix, explique le directeur musical. Leurs interventions laissent une empreinte particulière vu le timbre, la clarinette par exemple, et la couleur particulière qu’elles apportent. Pour la guitare électrique, c’est une technique classique qui est employée, il n’y a pas d’accords successifs. Un simple effet de chorus se rajoute pour créer un son plus riche ou somptueux."

Afin de mettre en perspective ce travail de composition aux teintes de recherches musicologiques, les Rhapsodes interpréteront diverses œuvres allant du Moyen Âge au baroque, de Pérotin à Allegri. Le Miserere de ce dernier ainsi que la Messe Notre-Dame de Guillaume de Machaut fréquenteront notamment le Jesus Erbarme Dich de… Claude Vivier. En effet, quatre compositeurs du XXe siècle rejoignent Arvo Pärt dans ce programme anachronique. Quatre œuvres chorales qui ne sont pas étrangères aux univers sonores de Machaut ou de Guillaume Dufay, compositeur de la Renaissance. "Cela fait aussi partie de la mission des Rhapsodes, précise David Rompré. Promouvoir des compositions canadiennes existantes, mais servir, en quelque sorte, de terrain d’expérimentation pour de nouvelles œuvres – notamment avec la création de l’opéra Héloïse et Abélard de Marc Gagné l’année prochaine. Pour ce programme-ci, j’avais déjà un faible pour Claude Vivier. Jesus Erbame Dich est une composition très lyrique avec une psalmodie en écho qui imite l’effet acoustique des grandes cathédrales. C’est en même temps rempli d’humour et le but est d’inclure des compositeurs contemporains qui ont, comme Arvo Pärt, travaillé avec une méthode de composition médiévale."

Le 28 mai à 20 h
À l’Église Saint-Dominique

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