The Flower Kings : L’amour vaincra
La formation suédoise The Flower Kings traverse l’Atlantique munie de son copieux répertoire ancré dans la plus pure tradition du rock progressif. Entretien avec l’intarissable et optimiste Roine Stolt.
Le titre, Love Supreme, en dit long. Sur cette épique pièce de 20 minutes qui ouvre le plus récent opus des Flower Kings, Adam & Eve (InsideOut/SPV, 2004), l’auteur, compositeur, guitariste et chanteur Roine Stolt se montre des plus confiants en l’avenir du monde et s’efforce d’attirer l’attention sur son infinie beauté. Malgré les tares évidentes. "Je crois qu’aujourd’hui, avec le flot énorme et constant d’informations, il est facile de mettre l’accent sur le négatif, explique-t-il depuis sa résidence suédoise. Cela dit, je pense qu’il est absolument essentiel de pouvoir se tenir au courant de tout ce qui se passe dans le monde. Et il est vrai qu’une grande partie de ces choses sont en fait de bien mauvaises nouvelles. Mais il y a beaucoup de très belles choses qui passent inaperçues; un peu comme si on les tenait pour acquises… Je crois que mis dans la balance avec l’ensemble de la laideur et du négatif, le positif l’emporterait au final. C’est à chacun de nous de décider de quel côté on se trouve. Il n’y a rien de mal à pencher du bon côté…"
C’est ce que le musicien s’efforce de faire dans son travail, où mélodies recherchées et constructions rythmiques complexes s’assemblent pour former une pop-rock progressive inspirée des grands des années 70 tels que Yes ou Genesis, ou même Zappa par moments. Débutant comme bassiste à la fin des années 60, Stolt s’amourache de la guitare vers le milieu des années 70, œuvrant depuis au sein de multiples formations telles que Kaipa, Fantasia, Transatlantic et The Tangent. Encore aujourd’hui, il mène de concert divers projets, parmi lesquels celui d’une carrière solo, dont le prochain tome paraîtra vraisemblablement à l’automne. "Probablement", rétorque Stolt lorsqu’on lui demande s’il est un bourreau de travail. "Même si je ne suis pas sûr de bien comprendre la signification de ce mot… Mais il est certain que rester à l’écart trop longtemps ne serait pas bon pour moi. Il m’arrive, des fois, de partir pour quelques semaines… Bien sûr, j’apporte mon ordinateur portable! (rires) Je pense que ma vie serait vide sans musique; je ne pourrais probablement pas survivre. J’ai besoin d’elle près de moi en tout temps. Et il faut que je m’exprime; si ce n’était pas de la musique, j’écrirais probablement un livre ou quelque chose, je ferais de la peinture peut-être…"
Avec ses compères Tomas Bodin (claviers), Jonas Reingold (basse), Hasse Fröberg (voix) et le nouveau batteur Marcus Liliequist, Stolt vient offrir le meilleur de la riche discographie du groupe, né en 1994 lors du revival progressif de l’époque, particulièrement fort en Scandinavie. La musique progressive a d’ailleurs toujours trouvé d’attentives oreilles dans les régions nordiques, comme le Québec. Histoire d’amour confirmée par l’artiste, toutefois incapable de l’expliquer. "C’est intéressant, car il est vrai que dans les parties septentrionales de l’Europe, notre public est beaucoup plus nombreux. Je ne pourrais pas dire pourquoi. J’ai aussi remarqué que dans les endroits plus au sud, que cela soit en Europe ou en Amérique, la proportion de femmes à nos concerts est nettement plus importante. Au Québec, c’est peut-être un peu différent, mais en Angleterre, en Hollande ou en Allemagne, il s’agit presque exclusivement d’hommes, alors qu’au Portugal, en Espagne, au Mexique ou au Venezuela, c’est très différent. Je dirais que s’il y a 10 % de femmes en Allemagne, cela atteint facilement 30 ou 35 % au Brésil. Et en Argentine, c’est presque 50-50! C’est très intéressant. Mais je ne saurais l’expliquer. Peut-être une histoire de climat; j’en sais rien…" L’on poursuivra donc les recherches. "Oui, et faites-moi part de vos résultats! (rires)"
Le 1er juin à 20 h
Au Cabaret du Capitole (Québec)
Le 2 juin 2005
Au Medley (Montréal)
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