Malajube : Tant qu'on pourra
Musique

Malajube : Tant qu’on pourra

Malajube ne se videra pas le jujube de sitôt. Maladie, ésotérisme romantique, métronomes et sangliers… Le guitariste et chanteur Julien Mineau se dévoile avec parcimonie, laissant plutôt parler la musique. Ça tombe bien, les oreilles se  tendent…

Ça gigote ferme chez Malajube depuis la sortie de son ludique, mélodique et ingénieusement déjanté Compte complet (Dare To Care), l’automne dernier: chroniqueurs musicaux gagas, public contaminé en moins de deux, autant de prix au gala des MiMi – Étoile filante (nouvel artiste le plus prometteur) et Nova (pour la créativité, l’innovation et la surprise) -, abonnement au palmarès de Local Distribution, vidéoclip du Métronome en forte rotation à MusiquePlus, présence dans presque tous les grands festivals estivaux… Parions qu’aux quatre coins de la province, les Robots sexy suinteront le Jus de citron en entonnant à tue-tête La Valérie!

LE SANATORIUM SECRET

Rassurant de voir la jeune équipe étoile entamer une nouvelle manche. Car après un premier concert endiablé au Bal du Lézard en décembre puis une courte prestation "garochée" à l’Impérial en février, dans le cadre de la Bourse Rideau, quelques inquiétantes rumeurs sur l’état de santé du lanceur partant Julien Mineau (guitare, voix) semaient l’émoi dans l’enclos des frappeurs, après l’annulation d’un spectacle au printemps. "C’est correct", assure le musicien dans la mi-vingtaine. "Tout est rétabli. Des petits problèmes, là; c’était pas sain d’aller jouer. Pour compenser, on va venir à Québec assez souvent pendant les prochains mois; cinq shows, je pense…"

On n’en saura guère plus sur la nature de l’affliction, mais on se réjouira en effet de constater le nombre de matchs extérieurs que disputeront prochainement Julien, son cousin Francis Mineau (batterie), Thomas Augustin (claviers) et Mathieu Cournoyer (basse): quatre spectacles en Ontario (dont une apparition au prestigieux NXNE à Toronto), Woodstock en Beauce, FrancoFolies de Montréal, Festival de musique incroyable de Saint-Fortunat et plusieurs autres suivront celui du jeudi 9 juin à l’Arlequin, envoyé avec copains et copines des Hot Springs. Formés de Giselle Webber (voix, guitare), Frédéric Sauvé (basse), Rémy Nadeau-Aubin (guitare; ex-Malajube) et Karine Lauzon (batterie), The Hot Springs font aussi beaucoup parler d’eux depuis la sortie de leur Rock Partouze (Local, 2004), autre variété de friandise sonore penchant davantage vers un rock’n’punk mordant, assorti d’échos new wave.

Évasif sur la relation entretenue avec son homologue "chaude printanière", Mineau partage sa grande hâte de retrouver le monticule, notamment sur les Plaines, pour la Saint-Jean. "Ça va être spécial. Il va y avoir pas mal plus de monde que tout ce qu’on a déjà vu…" Avec toutes ces oreilles tendues, les gars pourraient bien multiplier les retraits au bâton, et la Maladie, intensifier sérieusement ses ravages. Sans trop s’en faire avec le soudain élan de visibilité et un horaire plus que chargé, le droitier et sa SG 61 se montrent reconnaissants devant la tournure des événements. Car le titre Le Compte complet illustre bien le cocktail d’engouement et d’incertitude qui animait le groupe au moment de présenter son disque. "On est vraiment surpris puis contents; je ne sais pas, je ne comprends pas encore… J’imagine que c’est parce que c’est un petit peu nouveau. Ça a juste bien tourné. Ou bien on a un petit ange au-dessus de nous autres qui nous guide…"

LA BALLE CASSANTE

À travers les nombreux spectacles, le groupe compte bien trouver le temps d’immortaliser ses nouveaux morceaux, avec l’objectif d’offrir sous peu un second long-jeu. "On est rendus à huit ou neuf nouvelles tounes, confie-t-il. On travaille fort là-dessus ces temps-ci, parce que l’album va sortir à l’automne… C’est sûr que ça va être serré, mais en principe, tout est bien planifié", rigole-t-il, avant de livrer ses préférences musicales du moment: "J’essaie de faire un agréable mélange de musique plus smooth et de musique plus rough un peu. Ces jours-ci: pas mal de Broken Social Scene, Blonde Redhead, et Hot Snakes, pour garder un petit côté méchant… Puis Thomas Fersen, aussi." Éclectisme de tons qui pourrait bien déteindre sur le prochain opus de la formation. "C’est sûr qu’on prend de l’expérience puis qu’on change un peu d’influences chaque fois. Mais ça va être bien varié; encore plus "macédoine" que l’autre… J’aime pas ça quand toutes les tounes sont pareilles. Ça va être un bon mélange…" Chouette. Et ne craignez surtout guère d’excéder les vingt et quelques minutes de musique, cette fois!

Le 9 juin, avec The Hot Springs
À l’Arlequin

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