Maxïmo Park : Parc expansion
Maxïmo Park surfe sur les vagues du tsunami qu’ont causées les importantes secousses sismiques enregistrées par les Strokes et Franz Ferdinand. Balade dans le grand parc du rock’n’roll.
"J’ai visité plus de villes au cours des six derniers mois que je l’ai fait depuis ma naissance", lance d’entrée de jeu Tom English, de la nouvelle sensation rock britannique Maxïmo Park. Joint à Munich où il joue le soir même, le batteur se réjouit de la tournure des événements, lui qui, six mois plus tôt, enseignait les rudiments du tambour à des jeunes atteints de troubles d’apprentissage.
En janvier 2005, le label électronique Warp s’est ouvert au rock garage post-punk de la formation menée par le chanteur Paul Smith et a lancé en Angleterre le simple Apply Some Pressure. Celui-ci s’est rapidement hissé dans le top 20 anglais. Fidèles à leurs habitudes, les journalistes britanniques ont mis peu de temps à dégainer et ont qualifié Maxïmo Park de prochain Franz Ferdinand. Tout comme pour Bloc Party à qui l’on attribua le même chapeau, un délire médiatique s’en est ensuivi et voilà que le quintette débarque en Amérique pour une tournée d’un mois.
Maintenant, soyons francs. Succéder aux Franz Ferdinand? Pas facile. Primo, comme nous en discutions récemment entre collègues, le premier compact des Franz risque de se retrouver un jour dans le décompte des 100 meilleurs disques rock de tous les temps. Deuzio, la compétition anglaise est plus que nombreuse. The Futureheads, Bloc Party, Kaiser Chiefs et Maxïmo Park représentent même pour certains enthousiastes le renouveau brit pop que l’Angleterre attendait depuis la fin des années 90. Que reste-t-il pour différencier ces groupes au look parfait et aux sons quasi équivalents? L’essence même qui distingue un bon groupe d’un super groupe: les mélodies. Et sur ce plan, Maxïmo se dresse en premier de classe avec des succès instantanés comme Apply Some Pressure et Graffiti, qui font de l’album A Certain Trigger la nouvelle drogue rock européenne qui ravagera notre continent.
"Nous pouvons expérimenter autant que nous le voulons, mais nous sommes avant tout un groupe pop", explique à ce sujet Tom. Il poursuit en démentant les propos des revues britanniques: "La publication New Musical Express aime bien faire croire à la planète que nous formons une seule et même scène rock anglaise. C’est faux. Nous venons de Newcastle, une ville complètement différente de l’Écosse des Franz Ferdinand." Peut-être, mais comment justifier cette dose massive de nouveaux groupes rock, qui, mystérieusement, semblent tous avoir vu le jour au cours des trois ou quatre dernières années (2001 pour Maxïmo Park)? Serait-ce l’influence des Strokes qui fait aujourd’hui son œuvre? "Chose certaine, je peux te garantir que nous jouions tous du rock avant d’écouter le Is this it? des Strokes. Par contre, l’apport de ces New Yorkais est indéniable. La formation a ramené la guitare électrique au goût du jour. Ça nous a encouragés à persévérer et la presse musicale s’est mise à gratter pour trouver d’autres rockeurs de la sorte."
L’album de Maxïmo Park bien collé au lecteur, nous ne nous plaindrons guère et taperons du pied lundi, lorsque le groupe nous présentera ses petites bombes de deux minutes trente.
Le 13 juin
À la Tulipe
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