Régis Rousseau : Orgue around the clock

Ayant d’abord lancé le Festival Orgue et couleurs pour permettre au public de profiter du magnifique orgue Casavant de l’église Saint-Nom-de-Jésus, restauré en 1999 et dont il est le titulaire, Régis Rousseau se retrouve aujourd’hui à la tête d’un organisme qui chapeaute aussi la Ligue d’improvisation à l’orgue (LIO), les Concerts populaires de Montréal (les mercredis, du 29 juin au 3 août, au Centre Pierre-Charbonneau) et les 24 heures du banc. Ce dernier événement, qui se tient le même week-end que le Grand Prix du Canada, par analogie avec les 24 heures du Mans, attire de plus en plus d’amateurs dans la cathédrale anglicane Christ Church, rue Sainte-Catherine. "L’année dernière, rappelle Régis Rousseau, plus de 3000 personnes sont entrées dans l’église durant les 24 heures, attirées par le son de l’orgue diffusé à l’extérieur par des haut-parleurs." Trois mille personnes en 24 heures, c’est tout de même impressionnant. "Il y a sans doute des gens qui découvrent l’orgue à ce moment-là, ou qui constatent que ça existe encore."

En effet, puisque l’on ne fréquente plus guère les églises, ce sont aussi les organistes qui perdent leur public… Et c’est pour le retrouver que Régis Rousseau n’hésite pas à utiliser des formules pour le moins originales comme celle de la LIO, dont le match final de la quatrième saison se tiendra en plein marathon, entre 21 h et 23 h le vendredi. "On n’a pas encore réussi à capter l’attention du grand public avec la LIO, mais on y travaille. Depuis cinq ans, on a pu voir quels sont les meilleurs moments d’affluence durant la soirée du vendredi et nous pensons que beaucoup de gens découvriront la LIO cette année." Basée sur le fonctionnement de la LNI, et aussi sur le fait que l’improvisation fait partie du travail de l’organiste depuis toujours, la Ligue comptait cette année quatre équipes qui se sont rencontrées lors de matchs disputés à L’Assomption, Québec et Montréal. La finale mettra aux prises les Verts (Éric Beaudoin, Jacques Giroux et Dominique Lupien) et les Bleus (Marc D’Anjou, Roch Grenier et Dany Wiseman). Comme c’est la coutume, c’est le public qui déterminera l’équipe gagnante sous l’œil attentif de l’arbitre en chef de la Ligue, Raymond Perrin (aussi organiste et chef de chœur). La LIO développe aussi un volet international et nos équipes ont ainsi pu se mesurer à des équipes françaises en 2003 à Paris ("Un match vraiment formidable, se souvient Rousseau, même si c’est la France qui a gagné"). Un projet est actuellement en développement avec le festival international Toulouse les orgues, qui se tient à l’automne, tout comme Orgue et couleurs, et qui pourrait bien voir débarquer nos équipes pour un "match revanche" France/Québec.

C’est Régis Rousseau qui ouvrira le bal, ce vendredi midi: "La direction du festival ne m’a pas laissé beaucoup de temps les années précédentes, mais cette fois-ci j’avais vraiment envie de jouer. Ce n’est pas un récital solo, parce que je serai accompagné par un quintette de cuivres qui sera, lui, sur le parvis de l’église, afin de signaler clairement le début de l’événement." À la fin des 24 heures, de 10 h à midi le samedi, ce sont les Cathedral Singers qui se joindront à l’organiste Patrick Wedd et, entre les deux, 18 organistes se succéderont d’heure en heure à la tribune. Le public pourra entendre, tout au long de l’événement, un échantillonnage assez complet du répertoire pour orgue. L’orgue Wilhelm de l’église étant d’inspiration baroque, la musique de Bach sera très présente, mais il y aura de tout, du 16e siècle jusqu’au 21e. Entrée libre, contribution volontaire. Info: (514) 899-0644 ou www.orgueetcouleurs.com.

Les 24 heures du banc
Les 10 et 11 juin
À la cathédrale anglicane Christ Church

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