Stephen Faulkner : Un vieux pirate
Musique

Stephen Faulkner : Un vieux pirate

Stephen Faulkner, simple, sincère, ne semble pas connaître la censure. Fidèle à ses convictions, il loue cette liberté à laquelle il doit le bonheur de poursuivre une carrière artistique depuis 30 ans.

Loup solitaire, Stephen Faulkner réalisait un vieux fantasme l’hiver dernier en enregistrant son album Train de vie. Pour la première fois, il s’entourait d’un véritable band, Les Cheminots. "Je n’avais jamais été dans un orchestre. J’avais joué avec Plume Latraverse dans les années 70, mais… Pis là, je me suis dit: "Tiens, je vais m’en inventer un. Et on verra ce qui va arriver avec ça." Les gars ont été d’accord. Ils ont été touchés, je crois, que je m’occupe de ça comme si on avait été un vrai orchestre."

Toujours à l’aise en solo, le routier espère néanmoins répéter l’expérience. "Je pense que je vais faire un autre disque avec eux autres. Pour le prochain, on va peut-être pouvoir y aller plus en profondeur. Pour celui-là, ça s’est passé tellement vite. Train de vie s’est écrit en studio, et ça a duré trois semaines, l’enregistrement. Je suis sorti de là un peu secoué. À la vitesse que l’on avait fait ça, je ne savais plus si c’était bon ou non. Je savais que c’était très bon, mais… Est-ce que j’avais raté mon coup? Mes solos étaient-ils bons?" Avec le recul nécessaire, Faulkner s’avoue très satisfait du résultat, d’où sans doute le désir de recommencer.

L’auteur-compositeur-interprète ne semble regretter aucun de ses albums. "Ils sont comme nos enfants. On ne peut pas avoir de préférence!" s’exclame-t-il. En fait, si Faulkner endosse ses 30 ans de carrière, c’est qu’il s’est toujours respecté comme artiste. Il a toujours refusé de jouer à la putain pour récolter un peu plus de sous. "Il y a beaucoup de choses qui se passent aujourd’hui. C’est souvent arrimé pour tourner à la radio et ça me déçoit beaucoup. Quand tu te mets à diluer tes convictions afin de pouvoir tourner à la radio, je me dis que ça ne fait pas des enfants forts. […] Moi, j’ai une tête de cochon. Je suis un vieux pirate. Ce que j’ai gagné avec les années, c’est ma liberté. C’est sûr qu’il y en a qui m’envient. Il y a des artistes qui disparaissent. Je pourrais nommer beaucoup de monde que j’ai côtoyé et qui n’est plus là aujourd’hui. Après 30 ans, le privilège, ce n’est pas d’être riche: c’est d’être encore là." Durant les prochains mois, Faulkner sera d’ailleurs plus présent que jamais sur les scènes du Québec. Quel bonheur!

Le 11 juin
À la Brasserie artisanale Chez Gambrinus

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