Jonathan Painchaud : La vie en rock

"Ça va pas pire, à part ma grippe d’air climatisé", confie Jonathan Painchaud, pestant contre le nuage de smog caniculaire stagnant dans le sud du Québec. Mais malgré les dérèglements atmosphériques et la toux, le Madelinot trouve le tour de s’amuser comme un fou ces jours-ci, à répéter pour son nouveau spectacle où il présentera les pièces de son album C’est la vie (Musicor, Select). "Je travaille avec des nouveaux musiciens parce que sur le disque (coréalisé avec Éloi), c’était les gars des Respects à la basse et à la batterie (Stéphane, respectivement Dussault et Beaudin), puis cet été, ils sont occupés… Mais j’ai trouvé du ben bon monde", dit-il d’Alexandre Dumas (guitariste de Québec naturalisé bassiste) et de Marc Chartrain (nouveau batteur des Chiens). "Et au piano, ça reste Antoine (Gratton); lui, c’est comme mon assurance bon buzz , rigole-t-il. Tu remplaces pas un gars de même! Parce que des fois, c’est tough; tu rencontres du monde puis même s’ils sont bien sympathiques, souvent, musicalement, on n’est pas sur le même poste… J’appréhendais ça un peu, mais là, je suis obligé de dire que j’ai du gros fun à pratiquer!"

Si cet alignement pourrait bien passer à Québec en cours d’été, ce sont les musiciens de Stefie Shock qui feront office de groupe maison lors du grand spectacle de la Saint-Jean, auquel participeront aussi, outre sieur Shock, Mélanie Renaud, Laurence Jalbert, Yann Perreau, Sylvain Cossette, Kulcha Connection, Robert Charlebois, Malajube et Les Breastfeeders, pour ne nommer que ceux-là. "J’ai bien hâte de voir parce qu’on répète pour ça cette semaine. C’est la gang de Belle et Bum qui organise le tout. Ils favorisent beaucoup les échanges et un esprit de famille; ça va être comme un gros collectif. On a parlé de certaines choses, des artistes ont proposé des rencontres; on va voir cette semaine ce que ça donne… Puis les Plaines, dans une carrière, ça fait quand même partie des gros shows que tu fais!"

Après la grande épopée d’Okoumé suivie d’un intermède folk avec son frère Éloi, Painchaud propose 13 nouvelles pièces épurées relatant "des histoires d’amour, des vieux souvenirs qui sont remontés à la surface", sur des sonorités rock circa seventies inspirées par ses derniers dadas musicaux, oscillant entre soul, motown et pop rétro. "Éloi a parti son studio puis il a récupéré beaucoup de vieilles pièces d’équipement de collection: des vieux compresseurs des années 60, des affaires que les Beatles ou Elton John utilisaient dans le temps. Ça colorait le son d’une façon bien différente de ce que la technologie digitale peut faire aujourd’hui… Quelque part, j’ai l’impression que c’est comme un vieux char", illustre-t-il, comparant la Mustang originale à la tentative de réédition avec polymère, ordinateurs et moteur à injection. "Tu le sais que c’est pas ça; la mécanique n’est pas la même. Pis nous autres, c’est ça qu’on a essayé de retrouver; de faire la vraie patente et de ne pas tricher", poursuit l’artiste, dont la manière de faire de la musique rejoint les préoccupations de jeune trentenaire qu’il est. "Tu perds le goût de "procrastiner"; tourner en rond, ça te tente plus… Ma vingtaine s’est passée à 200 milles à l’heure, avec une brique sur le gaz puis on regarde pas où on s’en va… Puis c’était correct, c’est cool que ça se soit passé comme ça. Aujourd’hui, ça me fait de quoi à raconter (rires). Mais à un moment donné, je me suis essoufflé… Puis les deux dernières années, je me suis posé vraiment beaucoup de questions sur ma place dans le showbiz, ma motivation à faire mon métier; j’ai pas mal tout englobé dans ma réflexion. Puis finalement, je me suis dit que ce qui primait, en fin de compte, c’est que je fasse des affaires pour me faire plaisir…"

Le 23 juin dès 19 h
Sur les plaines d’Abraham, au spectacle de la Saint-Jean

Voir calendrier Variés