Bad Religion : Engagez-vous, qu’y disaient

"Malgré les nouvelles du bulletin de fin de soirée, le concert du 2 novembre dernier était fantastique, commente le bassiste de Bad Religion, Jay Bentley. Le Québec est si éloigné de la Californie qu’on oublie parfois l’impact provoqué par le groupe. Ce soir-là, nous nous sentions comme sur une autre planète où tous comprenaient notre position. Nous étions excités à l’idée d’un éventuel changement politique aux États-Unis, et ça se ressentait sur scène. Nous avions travaillé si fort durant l’année pour empêcher la réélection de Bush. Nous blaguions même avec les fans: "Hey! Si Bush est réélu, nous ne retournerons pas à la maison. Nous resterons avec vous!""

Le soir même, la mine basse, la formation qui avait participé à la coalition Punk Voter visant à faire sortir le vote démocrate reprit tout même la route du sud, ponctuant le voyage d’un arrêt à Toronto. "Bien que nous nous doutions déjà du résultat des élections, nous étions assis devant l’écran géant d’un bar montréalais lorsque nous avons bien compris que nos inquiétudes étaient justifiées. Le résultat était si serré, nous savions que Bush s’en tirerait une fois de plus en volant l’élection."

Faut-il déprimer pour autant? Après tout, la haine envers Bush et ses républicains a engendré chez Bad Religion une nouvelle fougue: The Empire Strikes First lancé il y a un an. "Sûr que nous sommes toujours satisfaits du disque, l’un des meilleurs que Bad ait produit depuis longtemps, mais Punk Voter n’a pas vraiment réussi à amener la jeunesse aux bureaux de vote. Il y a eu plus de jeunes électeurs qu’en 2000, mais moins que pour la réélection de Clinton en 96. Je crois que John Kerry ne rejoignait pas les 18-29 ans avec son image vieille école "j’ai fait mon service militaire". Notre groupe ne se reconnaissait pas non plus dans son discours, mais nous devions sortir Bush de la Maison-Blanche."

Pour se remettre à la fois de la déception et d’un calendrier de tournée 2004 extrêmement chargé (plus de 100 concerts en sept mois), la troupe du chanteur Greg Graffin a pris six mois sabbatiques, qui se sont terminés la semaine dernière. Avant de retourner en studio cet automne et de lancer un DVD concert en décembre, Bad Religion célèbre ses 25 ans de carrière en se produisant une bonne partie de l’été. Vous devriez d’ailleurs jeter un coup d’œil aux villes visitées. Entre West Hollywood (Californie) et Taubertal (Allemagne) se trouve la petite municipalité de Saint-Éphrem, qui deviendra la Mecque québécoise du rock du 30 juin au 3 juillet. "On aime jouer en plein air lors de gros festivals, mais le contact avec le public est toujours plus dur à établir lorsque les trois quarts de la foule sont là pour voir un autre groupe ou pour faire la fête."

Faire la fête à Woodstock en Beauce? Ben voyons donc…

Le 1er juillet
À Woodstock en Beauce