The Trews : Rock de sang
Musique

The Trews : Rock de sang

La formation The Trews cumule les prix avec son premier album House of Ill Fame, dont le successeur est attendu au mois d’août. Après plusieurs mois de studio, la petite famille néo-écossaise retrouve enfin les planches chéries.

Colin MacDonald

(voix, guitare), son frère John-Angus MacDonald (guitare, voix) et leur ami Jack Syperek (basse, voix) jouent ensemble depuis l’école secondaire à Antigonish, en Nouvelle-Écosse. Écumant les bars locaux avec son énergique pop rock’n’roll, le groupe alors nommé The Trousers met à l’essai plusieurs batteurs avant de recruter Sean Dalton, "mon cousin", signale Colin, dont la voix timide contraste avec le timbre perçant qu’il adopte au sein des Trews, ayant dû changer d’appellation lors d’un concours mettant à l’épreuve une formation homographe. Le quatuor y raflait d’ailleurs les grands honneurs, grâce à sa flamboyante prestation scénique et à ses riffs accrocheurs. "Puis on s’est installés en Ontario pour se rapprocher de Toronto, où il y a plus de possibilités. On a choisi Niagara Falls, car c’était moins cher d’y trouver un endroit pour vivre et répéter…"

Délocalisation fructueuse puisque dès lors, tout se précipite pour les Trews, qui font la rencontre de Gordie Johnson, meneur de Big Sugar. Celui-ci concoctera deux mini-albums pour la jeune troupe, avant de réaliser son premier long-jeu, House of Ill Fame (Bumstead/Sony-Bmg, 2003). La réaction ne tardera guère: meilleur nouveau groupe rock aux Canadian Radio Music Awards, album de l’année aux Indie Awards (Canadian Music Week), groupe de l’année aux East Coast Music Awards, sans oublier une nomination pour le meilleur simple au plus récent gala des Juno, avec la pièce Not Ready To Go… De quoi s’emballer et rendre des plus pertinents le titre de l’album, faisant allusion aux effets pernicieux de la célébrité. "Le principal danger est que l’ego perde toute forme de contrôle", expose Colin, s’attardant à la question comme s’il s’agissait d’un dossier particulièrement chaud. "Cela peut ruiner de très bons groupes parce que les membres en viennent à penser qu’ils sont plus importants que les autres et prennent le crédit pour le succès. Il est important de se rappeler que tu es toujours le type qui travaillait comme un forcené quelques années plus tôt, juste pour payer ton loyer et manger, puis que t’es encore avec ces mêmes gars avec qui tu es passé à travers tout ça…" Selon lui, la filiation par le sang est un grand avantage. "C’est plus facile de tout tenir ensemble, de résoudre les disputes. Puis la chimie est très bonne!"

Avec plus de 400 concerts derrière la cravate depuis la sortie de l’album, la petite famille accro des planches sortait récemment d’un studio torontois où elle enregistrait son deuxième essai, Den of Thieves, qui paraîtra le 16 août. Comme à l’habitude, l’objectif premier est de transposer sur disque toute l’énergie de la scène. Pour y parvenir, derrière la console, un certain Jack Douglas, ayant entre autres travaillé avec Aerosmith, New York Dolls et… John Lennon. "C’était super! Je veux dire, c’est une légende, mais il est aussi très minutieux et très cool, puis il nous a accordé toute la liberté artistique qu’il fallait pour amener notre son à un autre niveau, alors c’était une expérience très agréable. On est très fiers du disque; il sonne bien…"

Le 2 juillet à 15 h
À Woodstock en Beauce