Nicolas Repac : L'homme et la machine
Musique

Nicolas Repac : L’homme et la machine

Le musicien français Nicolas Repac fait se rencontrer l’instrumentation acoustique et le monde des machines et parvient à créer de magnifiques climats. Sa passion pour le jazz fait surgir le swing des années 30 dans le présent.

Nicolas Repac

raffole du rock, du jazz, des voix au grain particulier (Billie Holiday, Serge Gainsbourg, Tom Waits): "J’ai écouté toutes sortes de musique: du hard rock, de la chanson populaire des années 50 et 60, du Joe Dassin. L’élément déclencheur a été Chuck Berry. J’ai jamais écouté un seul type de musique." Ajoutons à cela Bashung, Lou Reed, Steve Reich, mais aussi Talking Heads et Taraf de Haidouks: "Dans la tradition française, j’aime les gens comme Trenet, qui amènent la chanson vers une certaine poésie. Mais je suis aussi un grand fan des musiques africaines. J’ai le goût de la polyrythmie. La musique, c’est fait de plein de voyages, de traversées."

En 1995, Repac s’est joint au groupe Pratan Burst pour écrire la musique du film La Nuit à partir de bandes dessinées de Philippe Druillet: "C’était très trash. Je cherchais à contrecarrer la violence de la musique par certains climats." Par la suite, il participe à l’album Antipolitique en compagnie de rappeurs et de remixeurs: "À cette époque, le rapport à la machine était virulent. La musique était plus orientée vers le hardcore. Avec beaucoup de saturations." C’est peu de temps après qu’il fait une rencontre déterminante, celle d’Arthur H, qu’il accompagnera à la guitare et à la programmation.

Nicolas Repac vient de faire paraître Swing-Swing sur le label No Format. C’est sa passion pour le jazz des années 20 et 30 (Eddie Condon, Mezz Mezzrow, Duke Ellington, Chick Webb) qui l’a amené à concevoir ce projet: "J’avais l’intuition, le fantasme, de cimenter, après avoir pioché dans toute l’histoire du jazz, des orchestres imaginaires, de projeter ces musiques dans le futur. Sauf que j’ai travaillé sur mon souvenir, d’un point de vue, celui de ma mémoire, en "samplant", en déformant." Nous retrouvons des échantillonnages de stride, de jungle, de tap dance, l’époque des années folles, le quartier mythique de Harlem, les acteurs essentiels du swing (le batteur, le danseur). En quoi le recours aux machines se justifie-t-il? "Par plein de choses. On change les tonalités. Y’a une limite humaine aux sons. L’émotion peut passer par l’ordinateur. Je ne fais pas de différence."

Le 8 juillet à 22 h
À la Galerie Rouje