The Remains of Brian Borcherdt : Dévotion extrême
Musique

The Remains of Brian Borcherdt : Dévotion extrême

Brian Borcherdt est complètement épris de musique, de la sienne et aussi de celle des autres. Et c’est avec entêtement qu’il s’y dévoue. À discuter avec lui, on en vient même à se demander s’il parvient à consacrer une seule minute de son existence à autre chose.

C’est entre la réalisation d’une bande audio destinée à servir d’ambiance lors de l’ouverture d’une galerie d’art, la préparation d’un spectacle pour une fête privée, l’achèvement de l’enregistrement du disque de son groupe Holy Fuck et la préparation d’une tournée estivale que le jeune auteur-compositeur-interprète nous alloue quelques minutes de conversation, assis dans un café de Toronto, ville où il a élu domicile il y a quelques années. "Oui, c’est vrai, je suis très occupé, mais j’aime l’être autant, consent-il. Je veux faire de la musique, je veux être musicien, alors je prends tous les moyens pour que cela puisse se réaliser et perdurer. Je m’investis le plus possible dans mes projets. Je ne suis pas le genre de personne qui peut s’exprimer à travers une seule dimension. J’ai besoin de diversité et j’essaie toujours d’aller au cœur des choses."

Il a ainsi dû mettre fin il y a près d’un an à son association avec le groupe By Divine Right, dans lequel il était guitariste. Depuis, son temps, il le partage principalement entre The Remains of Brian Borcherdt, son projet solo aux inflexions folk-rock intimistes (ce qu’il nous présentera à Québec), l’étiquette de disques Dependent Music qu’il gère avec quelques amis musiciens et son groupe Holy Fuck, une aventure électronique expérimentale où sont mis à profit de nombreux claviers et instruments jouets.

Voilà une ferveur qui, semble-t-il, ne date pas d’hier. Ayant grandi auprès d’une mère qui laissait flotter des airs de Neil Young et de Joni Mitchell dans la demeure familiale de Yarmouth en Nouvelle-Écosse, le jeune Brian s’entiche très rapidement de sa future occupation: "Aussitôt que j’ai commencé à apprendre la guitare en début d’adolescence, j’ai su que c’était ce que je voulais faire, mais dans la petite ville où nous vivions, faire de la musique n’était pas vraiment encouragé, et que je m’y intéresse à ce point n’était vraiment pas vu d’un très bon œil. Je faisais donc de mon mieux pour encourager mes amis à en faire aussi, à organiser des spectacles, à fabriquer des flyers et à tapisser la ville de posters. C’est le défi de toute ma vie, quoi!"

Par son projet solo, il se met à nu, livrant les moindres parcelles de ses états d’âme quotidiens à travers un spectre musical passant d’un folk paisible à un rock qui se fait par moments plus chargé. L’acte de création devient nécessaire, quasi thérapeutique. "Mes paroles deviennent le reflet de ce que je suis et sont même parfois des prémonitions: au moment où je les écris, je ne sais pas nécessairement ce qu’elles veulent dire, et quelques années plus tard, je me retrouve à vivre des événements auxquels ces paroles s’appliquent parfaitement et dans lesquels elles prennent tout leur sens. C’est arrivé très souvent, en fait, alors je devrais peut-être commencer à prendre garde à ce que j’écris!"

Le 14 juillet à 17 h
Au Sacrilège