Alain Trudel : Baguette magique
Musique

Alain Trudel : Baguette magique

Alain Trudel au FIJM, ce n’est sans doute pas si surprenant, mais devant Les Violons du Roy accompagnant le Montréal Jazz Ensemble du batteur Bernard Primeau, c’est autre chose!

Tromboniste extraordinaire, compositeur reconnu, pédagogue recherché, père de trois enfants ("mon rôle principal!") et, de plus en plus, chef d’orchestre, Alain Trudel mène une carrière littéralement exceptionnelle. Même la compagnie Yamaha, qui ne choisit qu’un seul musicien sur la planète pour chacun des instruments qu’elle fabrique, s’apprête à donner son nom à un modèle de trombone, après lui avoir demandé de concevoir son propre modèle d’embouchure (déjà sur le marché).

Un grand musicien donc, et qui a appris ses bases à l’école secondaire Joseph-François-Perrault, une institution située en milieu défavorisé, qui craint actuellement pour sa survie… "Il y a beaucoup d’excellents musiciens qui sont passés par là et qui sont aujourd’hui à l’OSM, à l’OSQ, ou dans les orchestres de Chicago, de Milan, etc. Je viens d’un milieu où l’on avait peu d’argent, et l’une des raisons pour lesquelles je fais de la musique aujourd’hui, c’est parce que j’ai pu fréquenter une école où l’on offrait une concentration en musique… et où ça ne coûtait rien! J’ai pratiquement tout appris là. Il n’y a aucun décrochage chez les 700 élèves en musique! Je pense que c’est une école qui mérite tous les encouragements qu’on peut lui offrir."

S’il a souvent donné plus de 100 concerts par année derrière son trombone, Alain Trudel passe aujourd’hui le plus clair de son temps devant des orchestres, baguette en main. "C’est vraiment cette année que la balance a changé de côté; j’ai dû participer à seulement une quinzaine de concerts avec mon trombone. Il faut dire que cette nouvelle carrière me permet d’être plus sélectif. Mais la première fois que j’ai pu diriger une vraie bonne symphonie, j’ai eu de la difficulté à revenir au trombone après! On est tellement dans les profondeurs de l’âme du compositeur lorsque l’on dirige que tout le reste semble un peu dépassé. Bon, on en revient quand même! Mais quand on veut être un peu sérieux dans ce domaine, il faut du temps pour étudier et très bien connaître les partitions. Quoi qu’il en soit, faire de la musique avec mes collègues, avec trombone ou baguette, ça me procure le même genre de bonheur." Le chef se cherche actuellement un port d’attache, son nom circulant sur toutes les short lists ouvertes; il attend le bon orchestre.

Alain Trudel dirigera Les Violons du Roy durant le FIJM: "Bernard Primeau a fait un disque avec le tromboniste Hugh Fraser en 2002 (Évolution, Swing’in Time Records) sur lequel son ensemble était augmenté d’un quatuor à cordes. Hugh a tellement aimé ça qu’il a composé plusieurs pièces dans cet esprit et Bernard a voulu amener ça un peu plus loin en remplaçant le quatuor par un orchestre. Il y aura plusieurs standards revisités, avec d’excellents arrangements du trompettiste Bill Mahar. Et s’il y a un ensemble de musique baroque qui peut swinguer, c’est bien celui-là!" Il y a déjà un tromboniste dans l’ensemble de Bernard Primeau, l’excellent David Grott, mais parions qu’il pourrait y en avoir deux lors de ce concert.

Le 2 juillet à 18 h
Au Gesù – Centre de créativité
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