Plywood 3/4 : Essence naturelle
Musique

Plywood 3/4 : Essence naturelle

Pour les gars de Plywood 3/4, une quincaillerie s’apparente à une vraie caverne d’Ali Baba. Sous leurs doigts, n’importe quel objet se transforme en un instrument de musique.

À l’image de son nom, Plywood 3/4 a quelque chose de brut, de naturel, d’improvisé. Né d’une rencontre entre plusieurs passionnés du bois et de la musique, le groupe montréalais a développé une ligne de conduite peu orthodoxe, où l’exploration l’emporte sur le rationnel, où la création n’a de limite que l’inventivité de ses auteurs.

"Le buzz, au début, était d’essayer de se casser la tête, de ne pas devenir une formation standard, explique Dany Placard, chanteur et compositeur. On voulait faire une batterie hybride, à mi-chemin entre le drum et la batterie fabriquée… On voulait rajouter des instruments fabriqués pour aller chercher des sonorités qui ne sont pas courantes. On s’est mis à fabriquer nos affaires. On voulait que ça nous coûte le moins cher possible. On voulait entrer dans l’optique du recyclage. Donc, c’est ça qu’on achète… avec quelques morceaux neufs quand même. C’est le fun d’aller faire un tour chez Canadian Tire pour acheter des bébelles neuves et les greffer à nos instruments!" Si le métissage se révèle la marque de commerce de Plywood 3/4, la basse et l’accordéon sont deux instruments qui trouvent encore leur place dans l’univers du band.

L’album Beauté mécanique, lancé l’automne dernier, résume bien la folie de Plywood. "Quand on a "tapé" les basic tracks, c’était seulement la guitare et le drum. Les trois quarts des tounes n’étaient pas écrites. J’avais les tracks de référence chez nous et j’essayais d’écrire. Pour la toune Travailler dans le beurre, je me suis dit: "Je vais faire une espèce de chicane de ménage." Je voulais qu’Anne chante son couplet et que moi, je chante le mien. J’ai pensé à l’idée… Ils se chicanent, mais pourquoi? Parce que le gars est toujours dans son garage. J’ai commencé à travailler les autres tounes, mais ça ne sortait pas. J’ai décidé de faire un concept qui me donnerait un sujet pour toutes les chansons et pour faire un phrasé à l’album. […] Ce sont des choses qui arrivent souvent, le gars de 50 ans qui laisse sa femme pour une petite jeune. Donc, lui, il est toujours dans son garage parce que ça fait six mois qu’il est sur le chômage. Tu sais, quand tu te ramasses sur le chômage à 50 ans, tu capotes. Le gars vire un peu crack pot et sa femme est tout le temps saoule dans la maison. À défaut d’aller cruiser les petites jeunes à la brasserie du village, il décide de se construire la femme idéale dans le garage!"

Lors de son passage à Trois-Rivières, Plywood ouvrira la porte de son monde tordu à Mario Goyette de la formation locale Les Frères Goyette. Ils risquent de se retrouver en terrain connu, comme ils sont tous maniaques de la rénovation. Quand les grands esprits se rencontrent…

Le 5 juillet à 21 h 30
Au Gambrinus
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