Sophie Milman : Les bonheurs de Sophie
Musique

Sophie Milman : Les bonheurs de Sophie

Sophie Milman est tombée très tôt en amour avec les grands airs du répertoire jazz. À travers eux, elle véhicule aujourd’hui les émotions d’une expérience de vie jeune mais bien remplie.

Le jazz vocal a toujours été populaire, mais n’a jamais sans doute connu un tel essor qu’en ce moment. À l’heure où les barrières de toutes les régions du monde tombent, des voix originales issues de cultures variées proposent la rencontre de leur patrimoine musical avec le grand corpus du jazz. La jeune chanteuse canadienne Sophie Milman est de ce groupe et, à 22 ans, une belle carrière se profile déjà devant elle. Née en Russie, elle a grandi en Israël, avant de venir s’établir à Toronto il y a sept ans. Elle nous raconte comment elle en est venue au jazz: "Ma petite enfance fut très heureuse. Je me rappelle les fins de semaine, les déplacements en voiture. À sept ans, j’ai quitté la Russie pour Israël. Mon père écoutait tout le temps des disques de jazz. Il faisait jouer Mahalia Jackson. J’aimais beaucoup le gospel, le soul. Après, j’ai découvert Dinah Washington, Carmen McRae, Dianne Reeves. Il n’y a pas de meilleure chanteuse qu’elle présentement."

Le premier album de Sophie Milman amène la jeune chanteuse à se frotter à une assez grande variété de pièces. Des standards de jazz: The Man I Love (George Gershwin), My Heart Belongs To Daddy (Cole Porter), Guilty (Gus Khan). Un morceau de comédie musicale: I Feel Pretty (Leonard Bernstein/Stephen Sondheim). Un classique du répertoire gitan traditionnel: Dark Eyes. Des pièces plus folk: Back Home To Me et Lonely in New York. Milman commente ces choix: "J’ai tenté de rassembler mes pièces préférées. En réalité, c’est en faisant cet album que j’ai appris à chanter. J’aime partager des expériences par les émotions, établir un contact étroit avec une chanson, me l’approprier, presque. Vingt-deux ans, ça peut paraître jeune, mais j’ai déjà un bout de chemin de fait. Dark Eyes me garde en contact avec la Russie, avec une culture très riche. J’ai assimilé complètement cette chanson. Ça me rappelle mes grands-parents, puis l’immigration de ma famille. Dans un autre registre, quand on écoute les paroles d’I Feel Pretty, ça peut sembler très naïf, mais je tente de l’aborder de façon personnelle en faisant intervenir mes expériences." Milman semble aussi à l’aise dans les pièces à tempo rapide que dans les ballades. C’est sans doute dans l’interprétation de Dark Eyes qu’elle est la plus touchante.

Sur le disque, elle est entourée de grosses pointures: Pat LaBarbera, Guido Basso, Phil Dwyer, Reggie Schwager. Trouve-t-elle difficile de connaître déjà un franc succès à 22 ans? "La pression la plus grande, en fait, est celle que je m’impose moi-même." L’excitation est de plus en plus grande. À Montréal, elle sera entourée de quatre musiciens: Cameron Wallace (saxophone, directeur musical), Paul Shrofil (piano), Rob Fahie (contrebasse) et le Montréalais Michel Berthiaume (batterie).

Le 6 juillet
Au Club Soda
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