Spanish Harlem Orchestra : Mambo latino
Musique

Spanish Harlem Orchestra : Mambo latino

Le Spanish Harlem Orchestra regroupe plusieurs des grands interprètes de salsa de New York. Le genre a connu du succès jusque dans les années 70. Cet ensemble désire rejoindre le jeune public d’aujourd’hui et faire entrer ce type de musique dans le 21e siècle.

Comme beaucoup de ses camarades, Oscar Hernandez, fondateur, directeur musical et pianiste du Spanish Harlem Orchestra, est né et a grandi à New York. D’origine portoricaine, il est ce qu’on appelle un "Neorican". Il a collaboré à plusieurs collectifs très orientés vers la danse: Africando et Kid Creole and The Coconuts (le personnage de Kid Creole créé par Thomas August Darnell Browder, dont la mère était d’origine canadienne-française, dans le but de développer un aspect visuel). Il fut surtout le directeur musical de Ruben Blades pendant 13 ans (1983-1996): "Ruben est un grand exemple de professionnalisme et d’intégrité." Oscar Hernandez fonde le Spanish Harlem Orchestra en 2000 avec en tête l’idée de "préserver l’histoire vitale des orchestres de danse latins classiques". "Cela s’appuyait sur un certain succès. J’éprouvais beaucoup de fierté pour ce que j’avais fait sur une période de 30 ans. Je voulais simplement faire un bon disque. Cette musique a été perdue; dans ce sens, le second Grammy que nous avons reçu a revêtu une grande importance." Certains observateurs présentent le Spanish Harlem Orchestra comme une réponse au Buena Vista Social Club. Où se trouve la différence entre les deux projets? "Les membres du Buena Vista Social Club ressuscitent les pièces d’une certaine époque. Des musiciens ont été oubliés, occultés. Le Spanish Harlem Orchestra reprend des airs des années 50, et même 60 et 70, avec des accents d’aujourd’hui, dans une perspective 2005. Il s’agit d’une sorte de microcosme. Dans les années 60, 70, la vieille musique afro-cubaine s’est développée à New York d’une manière qui lui est propre. Avec les Arsenio Rodriguez, Machito, Tito Puente, Ray Baretto, Eddie Palmieri. En réalité, la grosse différence est la suivante: bien que nous jouions tous les mêmes rythmes, ici, c’est surtout le mambo qui prévaut." L’orchestre de treize musiciens regroupe des cuivres (deux trompettes, deux trombones, un sax baryton), des percussions (congas, bongo, timbales) et des voix: "Avec trois chanteurs à l’avant-plan, le Spanish Harlem Orchestra est unique. Une grande partie de ce que le soliste fait est de l’improvisation. On appelle ce type de chanteur un sonero". Dans ce type de musique, les arrangements occupent une place primordiale. Hernandez a fait appel à Marty Sheller (qui a travaillé pour Mongo Santamaria) et Gil Lopez (associé à Tito Puente et à Ray Baretto): "Ce sont des arrangeurs qui comprennent vraiment le sens de cette musique. Il s’agit de trouver un rythme qui donne envie aux gens de danser. Ça s’est perdu au cours des 20 dernières années. Les années 70 furent très créatrices. Bien des choses ont été oubliées. Nous voulons leur redonner vie."

Le 7 juillet
Au Métropolis
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