Buck 65 : Escompter l'imprévu
Musique

Buck 65 : Escompter l’imprévu

Avec Buck 65, il faut s’attendre à ne pas savoir à quoi s’attendre, nouvel album à l’appui. Causerie avec un grand passionné de la vie, inclassable et maniaque de musique.

Buck 65

(alias Richard Terfry) nous arrive avec un nouveau disque, Secret House against the World, une fracture radicale avec l’énigmatique Talkin’ Honky Blues, qui constituait lui-même un changement marqué par rapport à ses prédécesseurs. "Sur le plan des textes et des histoires, je crois que ça va livrer ce à quoi les habitués s’attendent. Pour le reste, je ne sais même pas à quoi ils s’attendent! Je crois que c’est excitant pour les gens de savoir qu’ils peuvent compter sur moi pour les surprendre un peu."

Que pourrions-nous espérer d’autre venant d’un Néo-Écossais d’origine devenu Français depuis quelques années, qui nous rappelle à la fois Tom Waits, Beck, Johnny Cash, Jack Kerouac et Serge Gainsbourg, et dont les disques se retrouvent dans la section rap-hip-hop de votre disquaire préféré? "La chose la plus importante à propos de moi, c’est que je ne suis pas juste ceci ou juste cela, explique-t-il. C’est un peu voulu, je ne veux pas qu’on puisse me placer dans une catégorie. Juste comme vous vous attendez à quelque chose, c’est presque garanti que je vais vous offrir autre chose."

Pour son nouveau cru, Richard Terfry a fait appel au groupe culte post-rock instrumental Tortoise, au DJ californien D-Styles et à Claire Bérest, charmante chanteuse parisienne méconnue ou, pour reprendre les mots de Terfry, "une fleur que j’ai cueillie". S’y ajoutent des arrangements de cordes, un tango au piano et quelques touches country-folk.

"Je suis devenu musicien en étant fan. Je dirais même que je suis obsédé de musique! Il y a des choses que j’entends qui provoquent chez moi une sensation proche de la panique: mon cœur se met à battre la chamade et c’est comme une fièvre qui déferle sur moi", exprime-t-il passionnément. Qui se ressemble s’assemble. Lors d’une visite à Montréal il y a un certain temps, Terfry rencontrait les membres de Radiohead, qui n’ont jamais caché leur intérêt pour la musique de Buck 65. "On a parlé de plein de choses. Ils sont comme moi, ils sont si excités par la musique. Un peu nerds, je dirais. C’est très rafraîchissant parce que, aussi surprenant que ça puisse paraître, je rencontre rarement d’autres musiciens qui semblent être fans, qui sont transportés par la musique en général."

"Si j’apprenais que j’ai fait un album et que quelqu’un ne peut pas vivre sans lui, je mourrais heureux. Juste de savoir que j’ai apporté ma contribution au grand monde merveilleux de la musique. Pas plus que ça. C’est un peu ça mon Secret House against the World. Je veux simplement avoir mon petit coin arrangé à mon goût où je fais mes trucs, et que le monde continue de tourner."

Bien qu’il soit manifestement excentrique, Buck 65 se considère également flexible, qualité qui lui sera bien utile le 13 juillet dans l’ambiance du Bluesfest d’Ottawa. Par la suite, on peut s’attendre à une "idée géniale de vidéoclip qui n’a jamais été faite avant", que Terfry garde sous silence…

[Bluesfest d’Ottawa]
Le 13 juillet
Sur la Scène Black Sheep
Voir calendrier Hip Hop

Buck 65
Secret House against the World

(WEA)