Catherine Durand : Nouveau chapitre
Catherine Durand, avec son troisième album Diaporama, délaisse la pop au profit du folk. Rencontre avec une chic fille qui fonce droit devant.
Couture François
Quatre ans depuis Catherine Durand et son hit Peu importe. Un long silence pour une artiste en début de carrière. "C’est vrai que j’ai mis plus de temps pour celui-là, confie une Catherine Durand tout à fait sereine. C’est qu’il a fallu que je m’occupe de tout!" En effet, six mois après la sortie du deuxième album, elle décide de ne pas renouveler ses options avec Warner. "J’ai alors décidé de me lancer dans le vide et de tout faire, de la rédaction du dossier de demande de subvention au site Internet, en passant par l’écriture et la composition des chansons, un peu de réalisation, le démarchage pour la licence de distribution, le choix du graphisme de la pochette, etc. C’est un processus très, très long. Et puis, quand tu es auteur-compositeur, tu ne reçois pas de chansons de paroliers et de compositeurs, tu dois pondre tes propres œuvres. Il faut vivre, expérimenter, et ça ne sort pas tout le temps quand et comme tu veux."
Pour donner une couleur plus folk à Diaporama, l’auteure-compositrice-interprète s’est adjoint les services de Michel Pépin à la réalisation, qui possède le studio d’enregistrement Frissons à Outremont. Elle avait auparavant enregistré ses deux premiers albums à Toronto, par choix. "Ça explique leur couleur canadian rock. À l’époque, je voulais quelque chose qui sonne différent de ce qu’on trouve au Québec. Mais depuis quatre ans, j’écoute beaucoup de musique country folk, Casey Chambers (dont on retrouve une pièce sur le dernier album), Damien Rice, Martha Wainwright, les sœurs McGarrigle, le dernier album des Dixie Chicks, et je voulais me rapprocher de ce son-là." Mais n’a-t-elle pas peur d’effrayer les radios commerciales en choisissant cette voie? "Honnêtement, je me suis vraiment foutue des radios cette fois-ci. Pour les deux autres albums, je m’étais dit que pour vendre des disques, on devait jouer à la radio. Or, c’est complètement faux! J’ai eu des hits, l’une de mes chansons a été l’une des 10 pièces les plus jouées en 2001 et ça ne m’a pas fait vendre plus de disques. J’ai donc fait à ma tête pour Diaporama. Je me suis foutue de la longueur des chansons, de l’instrumentation; je ne me suis pas demandé ce qui est populaire en ce moment à la radio et comment je pourrais cadrer là-dedans. Cet album va se rendre au public par mes spectacles, par le bouche à oreille."
Voilà une jeune femme décidée, qui sait fignoler des chansons subtiles, efficaces et sans prétention. Qui désire faire le seul métier qu’elle aime vraiment – écrire des chansons – et qui prend les moyens pour y arriver. "Quelque chose manquerait à ma vie si je ne faisais pas de musique. Je voudrais avoir une carrière comme celle de Michel Rivard ou des sœurs McGarrigle. À 33 ans, je sais où je m’en vais. Je suis très fière de cet album et de la carrière que j’ai. Le prochain album sera probablement plus folk que ça… et qui m’aime me suive!"
Le 14 juillet à 20 h
Sur la scène Bell (plaines d’Abraham)