Claire Poirier : L'enjoliveuse de mots
Musique

Claire Poirier : L’enjoliveuse de mots

Claire Poirier propose le conte musical Le Voleur de mots, un tout nouveau spectacle de son cru où l’art des mots et la musique se côtoient en un concert poétique et fantastique. Il était une fois…

À la fois poète, musicienne, comédienne, compositrice et interprète, Claire Poirier se plaît à concocter des spectacles originaux dans des lieux inusités. L’été dernier, c’est à la Caverne Laflèche qu’elle conviait son public à un tour de chant humoristique coiffé de son coloré personnage d’Emma. Cet été, c’est sur le site enchanteur du Théâtre de l’Île qu’elle installe ses pénates pour un spectacle familial d’à peine une heure, débutant à la brunante.

L’accordéoniste à l’imagination débordante s’est loué un appartement à Montréal au début de l’année pour se dépayser et concocter son conte. "Il y a longtemps que je voulais faire quelque chose en collaboration avec les Amérindiens de Maniwaki. Denis [Clément, batterie et percussions] et moi étions allés les voir pour faire des séances d’enregistrement et nous avions parlé avec des vieilles femmes algonquines du fait qu’elles avaient perdu leur langue, leurs mots, et qu’on leur avait interdit de parler l’algonquin sous peine de punitions. C’est là que le personnage du Voleur de mots m’est venu", note l’artiste qui est accompagnée de deux musiciens, Denis Clément et Michel Taillefer (compositeur et guitariste).

Le conte met en scène la Princesse Conne, qui ne veut plus vivre dans son conte et se cache dans la réalité. Elle apprend alors que le Joyeux Petit Royaume est à la recherche d’une héroïne. Intéressée par le poste, elle s’y faufile et devra aider les habitants du Royaume – devenus muets à cause du Voleur de mots – à recouvrer la parole. "Ce n’est pas un conte bébé, je suis allergique à ça, spécifie-t-elle. Et il n’y a pas non plus de grosse morale éducative pour enfants. Je ne leur dis pas de se brosser les dents, je ne leur dis pas d’être beaux, je leur dis même d’être laids et d’être bien avec ça! Au fond, la Princesse, c’est un peu une anti-héroïne, elle est laide, ses parents l’ont mise dans une tour parce qu’ils avaient honte d’elle! (rires) Je me suis toujours demandé comment je réagirais dans une situation tragique. Je suis traumatisée quand j’écoute Harry Potter, il sait toujours quoi faire et il est brave! Je trouve ça fatigant, parce que moi, je suis comme les autres personnages, je suis peureuse! Mon héroïne, c’est pas des gros exploits qu’elle fait, faut juste qu’elle pense, et ça, je suis capable de faire ça!"

Les dimanches et lundis
Jusqu’au 29 août à 21 h
Au Théâtre de l’Île
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