QuébecIssime : Sours sourires
Musique

QuébecIssime : Sours sourires

QuébecIssime entame son dernier tour de piste avec le spectacle De Céline Dion. à la Bolduc. À l’heure du chant du cygne, tête-à-tête avec trois soeurs au coeur de l’aventure depuis près de 11 ans.

Karine

, Marie-Eve et Caroline Riverin, trois sœurs inséparables, trois sourires indélogeables, une seule passion inébranlable. Depuis qu’elles sont enfants, le chant les anime et leur fait déplacer des montagnes. Leurs débuts sont assez connus – le Chœur de l’amitié, alors qu’elles étaient encore de petites filles, où elles ont rencontré les frères Pierre et Sylvain Doré. Puis sont venues les quelques années de Starmania. Lors de cette première grande production, Karine joue Cristal, Marie-Eve est Marie-Jeanne, la serveuse automate, et Caroline, à 12 ans, joue l’extraterrestre. "Je chantais une seule chanson, à la fin. Mais je dansais pendant tout le spectacle!" rigole-t-elle. Puis elles fondent, avec les Doré et quelques amis, Logistik 22. "Logistik, c’est parce qu’on faisait tout par nous-mêmes, répond Karine, et 22, parce qu’à l’époque, c’était le chiffre chanceux de Pierre!" "On répétait dans le garage chez nous, se souvient Marie-Eve, on avait de grands désirs, mais pas de grands moyens." Heureusement, la troupe de garage pouvait compter sur des parents et des amis aussi visionnaires, qui croyaient aux rêves, pour l’aider dans ses projets plus grands que nature. "Oui, nos parents y croyaient, mais ils voyaient aussi que c’était ça qui nous passionnait. Ils préféraient nous voir chanter dans le garage chez nous plutôt que de nous voir traîner dans la rue!" remarque Caroline.

EN FAMILLE

Ensuite naît QuébecIssime, et les sœurs sont engagées toutes les trois dans la production. "Robert (Doré, le papa des deux autres) a vu notre talent plus que nous", dira qui? Marie-Eve, peut-être. Trois sœurs, deux frères, quelques parents: QuébecIssime a toujours été une affaire de famille, elles le répéteront souvent au cours de l’entrevue. Frères et sœurs, papa, maman, oncles et tantes, amis… tous s’investissent sans compter et c’est ce qui fait toute la différence. "On ne verrait jamais ça ailleurs, assure Marie-Eve, une matante qui fait du spaghetti pour 30 à la fin d’une répétition! "Ça aurait été impossible n’importe où sauf ici! C’est devenu aussi gros à cause de l’appui de tout le monde", continue Karine. À travers tout ce beau monde –Robert Doré, figure paternelle, Pierre Doré, le rassembleur- les sœurs Riverin apportent le côté cœur de l’histoire, insufflent d’un sourire la pulsion vitale nécessaire au projet. "Nous, on était ensemble et c’était ça notre fun! " simplifie Marie-Eve. Pourquoi parle-t-elle au passé? Elles sont encore ensemble, et même maintenant plus que jamais, alors qu’elles sont toutes trois choristes pour Nanette Workman.


Karine Riverin

ENSEMBLE

"Ce sont des sœurs, mais ce sont aussi des amies, des grandes chums, lance Robert Doré. Alors quand une est malheureuse, les trois sont malheureuses, quand une rit, les trois rient, et tout le monde rit avec elles. Elles me font vivre énormément d’émotions! On a été chanceux de rencontrer trois sœurs qui ont la même passion et le même talent. C’est exceptionnel." Cette chance, elles en sont bien conscientes. "C’est un cadeau de la vie", approuvent-elles. "On a grandi ensemble en partageant cette passion. On a tout vécu ensemble, toutes les étapes de notre vie, notre adolescence…" note Caroline, tandis que Marie-Eve enchaîne: "C’est un métier pas toujours facile, et le fait qu’on soit ensemble a permis qu’on continue d’avancer sans trop se poser de questions, en passant à travers tous les obstacles quand même assez facilement." "C’est aussi parce qu’on se connaît tellement, sur le plan vocal, renchérit Karine. On est tellement habituées de chanter ensemble que quand l’une de nous se fait remplacer, on l’entend tout de suite, ce n’est pas pareil." "C’est pas qu’on n’aime pas chanter avec les autres, précise Marie-Eve en riant, ça apporte une nouveauté, un défi, mais on est contentes de retrouver nos vieilles pantoufles!" Toutes s’esclaffent. "Quand on chante ensemble, c’est une sécurité, poursuit Caroline, on est tellement complices. On a la même histoire, alors ça paraît. On se le fait dire quand on chante avec une autre équipe, comme avec Nanette." "On dit que nos trois voix ensemble, c’est comme une seule voix, précise Karine. Et je pense aussi que c’est le côté funny qu’on amène qui est apprécié. On est plus relaxes parce qu’on n’est pas seules. C’est moins stressant d’être nous trois! Alors, on a toujours du fun et ça se reflète dans l’équipe."

"C’est de l’ordre du sanguin, c’est sûr, dira plus tard Pierre Doré à ce sujet. Il y a quelque chose d’unique à entendre un voicing chanté par ces trois sœurs. Ça se situe du côté des molécules et des neurones. Elles sonnent comme elles seules."


Marie-Eve Riverin

EN SCÈNE

Si toutes trois sont d’avis que leurs plus beaux moments de scène arrivent surtout lorsqu’elles sont réunies – lors de leur prestation au MetroStar, par exemple, avec David Leblanc, Michaël Girard, Pierre Doré et… Ginette Reno -, chacune parle aussi de ses personnages propres et de ses expériences personnelles avec feu. Caroline interprétait Marjo à 14 ans déjà! "Ça va faire 11 ans que je fais Marjo. Au début, c’était un challenge parce qu’il fallait que je bouge, je devais m’extérioriser. Maintenant, c’est mon moment fort du spectacle, c’est toujours très spécial. J’essaie de créer un moment intense. Je l’ai tellement fait que c’est comme si c’était moi! Je ne suis pas Marjo, mais chaque soir, j’ai une petite partie de Marjo qui ressort!" "Moi, ça a beaucoup changé en 11 ans", raconte Marie-Eve, qui songeait à sa réponse en écoutant sa sœur. "Au début, je faisais toutes les chansons lentes du spectacle. Mais au fil des années, je me suis découvert un petit côté rock’n’roll, à travers Diane Dufresne surtout. C’est un grand personnage, ça m’a permis de dépasser mes limites." "Moi, je n’ai jamais vraiment interprété de personnages à caractère plus rock’n’roll, réfléchit Karine. J’ai eu des chansons plus intenses, romantiques, sensibles. Ginette Reno, Pauline Julien… C’est ce qui reflétait le plus ma personnalité. J’essaie de tout mettre ce que je ressens dans ces chansons, je passe ma vie à travers! C’est sur scène que j’exprime mes états d’âme. Comme une thérapie! On travaille avec nos émotions… on dit que sur scène, il ne faut pas laisser paraître ce qu’on vit, mais au fond, il faut se servir de ses émotions pour performer. Il faut être vrai. On remplit les chansons des expériences que l’on vit." "C’est comme un transfert d’énergie, approuve Marie-Eve, un exutoire. Avant, on essayait simplement de rendre le personnage et l’ambiance le plus justement possible, mais maintenant, à mesure qu’on vieillit, on prend de l’expérience et de la confiance, on y met plus de nous-mêmes. On peut aussi parler à travers les chansons." "Chanter enceinte, par exemple, ça prend une autre dimension!" continue Caroline.


Caroline Riverin

ENVOL

"On n’aurait jamais pensé, il y a 11 ans, que notre projet prendrait autant d’ampleur, que ça nous mènerait aussi loin. J’aurais jamais pensé que je deviendrais chanteuse professionnelle, s’emballe Karine. Mais on a travaillé tellement fort!" "On a travaillé fort, et on a été parties du bon pied aussi", renchérit Caroline. "On a monté les échelons un à un. On a vécu les bonnes étapes aux bons moments", poursuit Marie-Eve, pour ne pas faire référence à une certaine académie.

"QuébecIssime, ce n’est pas seulement un spectacle, ça fait partie de notre vie. Ce qu’on a appris dans QuébecIssime, c’est beaucoup plus qu’un métier. On a donné beaucoup de nous-mêmes, mais on a reçu tellement aussi, de l’équipe, du public. Cet échange, cette longue conversation, c’est ce qui fait qu’on a toujours envie de remonter sur scène, même après 11 ans", concluent les trois sœurs, l’une enchaînant sur les propos de l’autre, toutes acquiescant aux dires de celle qui parle. On a jasé encore longtemps, mais le mieux est d’aller les entendre chanter. Elles sont une dernière fois cet été avec le spectacle De Céline Dion.à la Bolduc, première production de QuébecIssime, mais elles ont devant elles la vie, leurs voix et de nombreuses voies.

Du mardi au samedi
Jusqu’au 3 septembre
Au Théâtre Palace d’Arvida
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