Marco Calliari : Tour de Pise
Musique

Marco Calliari : Tour de Pise

Marco Calliari est passé des riffs métal de sa formation Anonymus au folklore italien. Un saut périlleux qui a permis au chanteur de s’établir sur un autre versant de la culture québécoise.

S’il a déjà arboré des chandails à l’effigie de groupes métal à l’époque où sa chevelure était plus imposante, vous pourriez aujourd’hui croiser Marco Calliari, chanteur et guitariste d’Anonymus, sans même vous douter de ses racines hardcore. Petit, le sourire aux lèvres et les yeux pétillants, Marco gagne vite la confiance de ses interlocuteurs par sa sincérité et sa générosité. En fait, avec 150 concerts donnés en un an avec Anonymus, Mononc’ Serge et les musiciens de son projet solo, on ne parle plus de générosité, mais de véritable don de soi.

En mai 2004, le Québécois d’origine italienne lançait son album solo, Che la Vita, sur lequel il s’éloigne radicalement du répertoire satanique pour plutôt porter le chapeau de chansonnier italien, un registre apprivoisé grâce à l’éducation reçue de ses parents. Huit mille copies vendues plus tard, la vie de Marco roule à un train d’enfer. "Quinze ans se sont écoulés avant que ma carrière m’occupe autant, il faut bien que j’en profite", se réjouit-il au début d’une saison estivale qui ne lui laissera pas de répit puisqu’il donnera une quarantaine de concerts, en plus de s’envoler vers l’Espagne. "Je ne me considère pas comme un workaholic, je suis mon instinct, c’est tout."

Combiné au succès de Che la Vita, cet instinct a mené son maître à des endroits inusités pour un chanteur métal; comme sur le plateau de Belle et Bum, que Marco a visité en plus de se retrouver sur le disque-compilation de l’émission culturelle. En mars dernier, il participait même au showcase de ROSEQ (Réseau des Organisateurs de Spectacles de l’Est du Québec) aux côtés de Martine St-Clair et Maritza. "C’était complètement débile: le spectacle avait lieu à 18 h à Port-Cartier et je devais jouer avec Anonymus et Mononc’ Serge à Sept-Îles le même soir. On ne peut pas avoir plus opposé comme contextes." Malgré tout, Calliari s’adapte parfaitement à cette sphère du showbiz québécois souvent méprisée par les musiciens des courants souterrains. "J’y trouve mon compte parce que j’ai passé par-dessus mon trip revendicateur pendant lequel je voulais me battre pour que les vidéos d’Anonymus soient diffusés à MusiquePlus. Avec le temps, j’ai compris que le métal est une musique marginale qui survit d’elle-même. Il y a énormément de groupes actifs et les adeptes du style savent où voir ces formations et à quelle heure syntoniser tel poste de radio pour les entendre. Le métal n’évolue pas au grand jour, mais c’est peut-être mieux comme ça."

Chose certaine, même s’il suit aujourd’hui les pas de Renato Carosone, Vinicio Capossela, Paolo et Giorgo Conte – avec qui il jouera cet été aux FrancoFolies -, Marco n’hésite pas à inclure une reprise réarrangée d’Anonymus à son répertoire folklorique italien influencé par les musiques du monde. "Le public apprécie le segment du spectacle où je lui divulgue mon passé. Je chante même une adaptation de C’est beau la vie (Jean Ferrat) écrite par Mononc’ Serge: "Des garçons aux cheveux longs / Des pédales de distorsion / Et des signes de démon / Que c’est beau, c’est beau l’heavy"."

Le 9 juillet à 19 h
Sur la scène Bistro Tourisme Québec (International de l’art vocal)
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