Dinosaur Jr : La sainte trinité
Musique

Dinosaur Jr : La sainte trinité

Dinosaur Jr renaît de ses cendres alors que sont réédités les trois premiers albums du groupe, les seuls conçus par la formation originale, dissoute en 89. Autopsie d’un trio  explosif.

Formée à Amherst (Massachusetts) en 1983, la formation Dinosaur Jr allait paver la voie, aux côtés des Pixies et autres Sonic Youth, à la grande vague alternative qui déferla sur l’Amérique du Nord au début des années 90. En fait, pour une partie de la tournée Green Mind en 1991, un certain groupe appelé Nirvana assure sa première partie. Mais, déjà, la discorde entre le guitariste, chanteur et auteur-compositeur J. Mascis et le bassiste Lou Barlow avait fait sa part de dégâts. "C’était des différences personnelles, relate le batteur Murph. Ça ne marchait plus entre eux à cause d’un sérieux manque de communication et c’était devenu trop tendu pour travailler ensemble. Quelqu’un devait partir…"

Viré en 1989, Barlow ira fonder Sebadoh, parvenant à rallier bon nombre de fans, de même qu’un autre projet subséquent, Folk Implosion. Remplaçant Barlow par Mike Johnson, Mascis poursuivra sans compromis son exploration noise rock, en lissant un brin la finition tout en raffermissant son écriture. Conservant pour matières premières des mélodies accrocheuses, un timbre geignard, des dissonances, des rythmiques éclatées et de stridentes envolées de guitare, Dinosaur Jr (souvent Mascis en solo sur disque) maintient depuis une modeste mais fidèle base de disciples. Et voilà qu’après 15 ans, le trio enterre la hache de guerre, réédite ses trois premiers albums (Dinosaur, 1985; You’re Living All Over Me, 1987 et Bug, 1988) puis reprend la route! "C’est surtout J., à l’origine, qui a eu l’idée de ressortir les trois premiers disques. Mais cela a pris beaucoup de temps pour retrouver les masters et compléter tout le processus, ajoute Murph. Pour ce qui est de la réunion, on avait beaucoup de famille et d’amis qui nous y encourageaient, puis on s’est mis à recevoir plusieurs belles offres pour faire des festivals et des trucs vraiment intéressants, alors on s’est dit que ça valait peut-être la peine…"

C’est donc aux quatre coins du globe que Dinosaur Jr relate cet été la genèse "garagique" du groupe, alors que ses influences gravitaient essentiellement autour du punk et du hard rock. "Je crois que mes chansons favorites se retrouvent sur Bug parce qu’elles sont plus lourdes, puis mon équipement et mon style de jeu actuels se prêtent mieux à ça, un peu dans le style John Bonham. Quant à Lou, il préfère le deuxième disque et J., le premier, alors on mélange le tout pour obtenir la meilleure combinaison possible. Mais on ne fera pas de trucs n’incluant pas Lou, ça ne serait pas correct envers lui… Puis on a environ 35 chansons parmi lesquelles choisir, alors c’est bien suffisant!" Difficile toutefois de prédire la durée de cette réunion, pour le moins inattendue. "C’est comique, on me pose sans cesse cette question. Mais on a toujours fonctionné comme ça: on n’a jamais rien planifié. On est spontanés. Si quelque chose se passe, ça se passe, mais nous ne forçons rien; nous laissons aller…"

Le 16 juillet à 21 h 30
Sur la scène Molson Dry (Parc de la Francophonie)
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