Le Nombre et Les Secrétaires Volantes : Épopée rock
Musique

Le Nombre et Les Secrétaires Volantes : Épopée rock

Le Nombre reprend du service après s’être éclipsé durant plusieurs mois et ne semble avoir rien perdu de sa vigueur. Du même coup, on assiste à une réapparition momentanée de ses précurseurs, Les Secrétaires Volantes.

Qu’on se rassure, si le silence a pu paraître long pour les amateurs du rock brut et incisif du Nombre, ce n’était pas en raison d’une dissolution de la bande, mais simplement d’une désertion temporaire de leur chanteur pour le continent africain.

Si Jean-Philippe "Dynamite" Roy, Nicolas "Nicotine" Bednarz, Ludwig Wax, Gourmet Délice et Jean Danger n’ont eu aucun mal à se remettre à l’ouvrage, c’est que la trêve ne fut pas absolue, tel que l’explique Jean-Philippe, guitariste et auteur des morceaux: "Au départ, nous avons pris un bon trois ou quatre mois de repos complet parce qu’on s’était quand même vus pas mal dans l’année précédente: on avait fait un disque (Scénario catastrophe), qu’on avait enregistré à Toronto, et deux tournées en France. Mais ça faisait quand même un bon bout que le groupe s’était remis à répéter quand Louis est revenu parmi nous; il a donc simplement eu à se souvenir des paroles." Chose qui semble avoir été accomplie sans problème: leur retour officiel sur la scène de Woodstock en Beauce fut, paraît-il, une réussite.

Le groupe prévoit donner quelques spectacles cet été et cet automne, mais ne peut se prononcer sur ce qui adviendra à long terme: "On ne prévoit pas la suite plus qu’il le faut… Peut-être qu’on se mettra à travailler sur un nouveau disque. Pour des groupes québécois, de toute façon, quand t’as fait la grosse run de shows et de festivals l’été, l’automne tu peux faire les cégeps, et encore, ça dépend de ton style de musique. C’est rare les groupes qui savent un an d’avance ce qu’ils vont faire. Et puis, il n’y a jamais rien d’acquis, on est comme un couple à cinq personnes."

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…et Les Secrétaires Volantes ressuscitent pour une fugace apparition. Photo: Gilles Savard, 1995

LES SECRÉTAIRES RESSUSCITÉES

Durant cette interruption, deux des membres du Nombre (notre interlocuteur ainsi que le bassiste Gourmet) ont renoué avec leur passé. L’hiver dernier, une rumeur laissait présager que Les Secrétaires Volantes seraient de retour, sept ans après leur disparition. C’est au début d’avril que la chose s’est concrétisée et que le groupe rock’n’roll garage originaire de Québec est remonté sur une scène montréalaise pour l’anniversaire d’un ami. La nouvelle de l’événement ne laissa pas indifférents les organisateurs du Festival d’été, qui proposèrent aux membres du groupe de se produire le même soir que les New York Dolls, véritables icônes rock’n’roll des années 70.

"C’est la grosse raison pour laquelle nous avons accepté", admet Jean-Philippe qui, pour l’occasion, se remettra dans la peau du chanteur et guitariste Jean-Guy Lubrique. Il avertit que l’événement ne sera pas répété (mis à part pour un autre spectacle aux FrancoFolies de Montréal) et que, s’ils le font, c’est par pur plaisir.

Pour cette grande soirée à laquelle participeront aussi Le Nombre et Les Breastfeeders, les Secrétaires se composeront des sept membres qui firent partie à un moment ou à un autre de la formation, mais qui ne se sont jamais exécutés ensemble. Éric Sonic (guitare), Cocktail (voix), La Poufiasse (voix), Phil Retors (batterie) et Ken Fortrel (orgue) viendront donc compléter l’alignement.

Pour plusieurs, ce groupe a fait les belles heures du rock’n’roll à Québec et c’est souvent avec une grande pointe de nostalgie qu’il est évoqué. Le musicien refuse toutefois d’admettre que son ancien groupe soit à ce point enveloppé d’une aura mythique: "Je crois surtout que les gens s’ennuient d’une période bien spécifique de leur vie et que le groupe y est associé. C’est un peu comme cette sensation lorsque tout à coup tu entends une chanson qui te rappelle une personne avec qui tu as vécu quelque chose de très intense dans le passé… C’est davantage une question de contexte." Des retrouvailles qui s’annoncent aussi touchantes que tonitruantes.

Le 17 juillet dès 18 h
Sur la scène Molson Dry (Parc de la Francophonie)
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