Les Respectables : La planète des singes
Les Respectables souffleront sous peu leurs 15 chandelles de vie rock’n’roll. Alors que bien des groupes de cet âge en sont au énième retour, le quatuor de Québec présentait, en avril dernier, un 5e album où il montre les dents.
En plus du titre du classique cinématographique de Franklin J. Schaffner, La Planète des singes est aussi le nom donné à l’une des 13 pièces du nouveau disque des Respectables, Le Monde à l’envers (Sphere/Dep).
Difficile de nommer avec certitude ce qui a bien pu piquer ces chers Respects: maturité? élan de sagesse? éveil d’une quelconque fibre contestataire? Peu importe. Les diktats du marché, les nébuleux desseins de nos dirigeants et la détérioration de l’environnement sont parmi les questions soulevées dans ce 5e recueil. "Avec tout ce qui se passe dans le monde, on n’a comme pas le choix", indique le guitariste Pascal Dufour. "Ça va tellement mal et il y a tellement d’affaires qui se passent qu’il faut réagir… Puis on sent une conscientisation générale; on dirait que les jeunes, de plus en plus, l’environnement et tout ça, ça les touche. Et une tribune comme la nôtre, faut s’en servir…"
Visiblement un zeste ennuyé que la conversation bifurque encore une fois en terrain vert foncé, le bassiste Stéphane Dussault intervient: "Dans le fond, il y a deux tounes et demie qui traitent d’environnement sur l’album. Faut pas en faire une généralité; ça reste un album rock’n’roll qui parle de thèmes rock’n’roll…" En effet, histoires d’amour, liberté et vie sur la route sont autant d’autres thèmes émanant du disque, enregistré cet hiver avec Toby Gendron (Jean Leloup, Éric Lapointe, Zébulon). L’album aux sonorités polies distille rock accrocheur et douces ballades, le tout servi par quatre musiciens soudés par plusieurs années de bon ménage. "On se reconnaît à l’odeur de nos pets", approuve Dussault, provoquant une nouvelle fois l’hilarité générale. L’autre Stéphane, Beaudin et batteur, enchaîne: "Toby voulait vraiment centrer ça sur les quatre gars qui jouent ensemble, sans trop de fignolage. C’est pas mal l’album, selon moi, qui se rapproche le plus de ce que tu peux entendre si tu viens nous voir en spectacle…"
Au sujet de la longévité du groupe qui fêtera bientôt ses 15 ans de sévices, Beaudin ne voit pas de recette miracle, sinon un amour viscéral du rock. "On a encore un rêve commun, des buts musicaux communs, et on partage une amitié forte et bien enracinée… On se connaît bien, depuis des années, et on a tout un bagage de vie; ça tisse des liens! C’est sûr que si l’on ne s’entendait pas, on ne serait plus ensemble. Mais on rit, sérieux; on part encore sur la route, là, dans la van pendant trois heures et demie, et c’est des blagues et des blagues…" "On pratique même l’autodérision", rigole Dussault, imité par ses complices. "Il y a un petit côté Spinal Tap dans chaque band, et on n’y fait pas exception…"
[Buckingham en fête]
Le 16 juillet à 20 h
Au Parc Maclaren
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[Festival de la curd]
Le 20 août
À Saint-Albert