Porcupine Tree : Le beau risque
Le quatuor londonien Porcupine Tree vient présenter les pièces de son huitième album Deadwing, où les inflexions métalloïdes continuent de gagner du terrain sur sa pop-rock progressive. L’art du risque selon Richard Barbieri.
D’une parution à l’autre, Porcupine Tree ne fait jamais les choses de la même manière. Si la formation est née d’une idée de groupe fictif imaginée par le meneur Steven Wilson (voix, guitare, composition), son plus récent album Deadwing (Lava Records, avril 2005) a été fortement inspiré par un scénario de film, un récit de fantômes surréaliste coécrit avec un ami. "Cette histoire a engendré une grande partie des textes de l’album", explique le claviériste Richard Barbieri, aussi connu pour son travail au sein de Japan. "Cela a donné à Steve un thème sur lequel travailler, ce qui aide toujours. Puis cela a certainement eu un impact sur l’aspect visuel de la pochette et les films projetés en concert", poursuit-il, ne croyant pas impossible que le récit se retrouve un jour sur pellicule. "L’idée pourrait aboutir à un film, mais ce n’est rien de simple à réaliser…"
En termes de création et d’enregistrement, la même philosophie anti-routine a une nouvelle fois prévalu pour Deadwing. "L’approche a été assez différente d’In Absentia (2002), même si le résultat ne semble pas si éloigné, estime Barbieri. Au lieu de se retrouver dans un grand studio et de travailler tout le monde ensemble sur une courte période, on a pris le temps d’expérimenter chacun de notre côté. On a enregistré l’album à divers endroits: à la maison, au studio de David Gilmour, en Amérique, en Angleterre… Nous voulions travailler dans des environnements où nous étions confortables", ajoute-t-il, soulignant avoir réalisé ses parties à la campagne, alors que Gavin Harrison (batterie) et Colin Edwin (basse) enregistraient les leurs à domicile. Mais le travail accompli n’en serait pas moins collectif pour autant. "Au contraire, juge Barbieri. Auparavant, on travaillait davantage sur des démos de Steven déjà fort bien structurés. Cette fois-ci, plus de gens ont contribué à l’écriture et à la réalisation. Puis, on a aussi travaillé les pièces en groupe, les répétant ensemble pendant une semaine. Ça s’est fait de façon différente, mais je crois surtout que le temps disponible a permis de nous aérer les idées et d’essayer de nouvelles choses…"
L’ajout de touches plus métalliques en est un bon exemple, une influence plausiblement liée au travail de Wilson comme réalisateur auprès des étoiles suédoises du death metal, les membres d’Opeth. Pour Barbieri, les excursions du genre constituent tout un défi. "Ce qui est intéressant pour moi est de trouver mon espace dans la musique. Ce n’est pas chose facile pour un claviériste de trouver sa place dans ce versant plus métal; ça me force à réfléchir davantage pour trouver le bon endroit où contribuer, à découvrir les bons sons et les bonnes fréquences pour m’intégrer au tout… J’ai toujours aimé ce que Nine Inch Nails parvenaient à générer avec l’électronique, un son très lourd, mais ils réussissent à produire une très intéressante combinaison de sons…"
Le 14 juillet à 21 h 30
Sur la scène Molson Dry (Parc de la Francophonie)
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