Holly Golightly : Le cour a ses raisons
Holly Golightly a le charme énigmatique et la force des êtres libres, elle chemine sur une voie tracée à l’écart de tout carcan imposé par les modes ou les genres. Lentement mais sûrement: voilà le secret.
Méconnue de plusieurs jusqu’à il y a un peu plus de deux ans, cette chanteuse et musicienne est sortie de l’ombre pour marier sa voix à celle de Jack White le temps d’un duo, It’s True That We Love One Another, sur Elephant, l’album fortement acclamé des White Stripes. "Que plus de gens portent attention à mon travail ou soient curieux de me connaître fut certes une chose très favorable, avoue-t-elle depuis sa demeure en Angleterre, mais jamais je n’ai envisagé cette collaboration dans le but de m’assurer une plus grande visibilité. L’idée était de collaborer avec des amis avec qui je partageais plusieurs points communs et une certaine vision musicale. Depuis toujours, tout ce qui m’importe, c’est de faire ce dont j’ai envie et de le faire de la manière la plus indépendante possible."
Slowly But Surely, paru l’an dernier, était son 13e album en seulement dix années de carrière solo. Et avant d’entamer cette route en solitaire, elle fit partie durant quelques années des Headcoatees, pendant féminin des Headcoats menés par Bill Childish, grand manitou du rock garage. Cela fait donc belle lurette qu’elle exerce son métier, et ce, même si elle a toujours catégoriquement refusé de suivre le tracé d’un quelconque plan de carrière: "Être soumise à une pression commerciale et me sentir obligée de vendre des albums ne m’a jamais intéressée", lance celle qui affirme que si elle ne trempait pas dans l’univers de la musique, elle consacrerait probablement sa vie à l’entraînement des chevaux.
N’ayant jamais misé sur une exécution musicale parfaite ni sur des techniques d’enregistrement à la fine pointe, Holly Golightly fait place à l’impulsion et à l’authenticité. Son rock doux-amer est inclassable et intemporel, mêlant des influences garage, folk, blues et country. Et d’album en album, elle poursuit son incursion au cœur de cette thématique universelle et mille fois abordée qu’est l’amour. Mais pour elle, rien ne semble très rose de ce côté. Dans les titres qu’elle compose ou qu’elle emprunte à d’autres artistes, l’amour se perd dans des détours tortueux pour se solder, inévitablement, par de petites brisures, quand il ne s’agit pas carrément de profondes déchirures; la solitude semble inévitable. "Je ne crois pas nécessairement que les histoires d’amour soient condamnées à mal se terminer, même si c’est ce qui arrive dans la plupart des cas, affirme-t-elle. C’est un sujet qui touche et préoccupe tout le monde, on tente d’y comprendre quelque chose sans jamais vraiment y parvenir, même avec les années et l’accumulation d’expériences. Le tableau que je dépeins peut paraître un peu sombre, mais il ne faudrait pas voir l’amour comme une fatalité contre laquelle on ne peut rien; je suis bien consciente que je suis en partie responsable de toutes les choses négatives qui sont survenues dans ma vie de ce côté-là."
Le 18 juillet
Au Café Campus
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