Mikey Dread : Légende reggae
Mikey Dread est entré dans l’histoire du reggae grâce à son émission Dread at the Control. Également chanteur, le Jamaïcain s’amène à Montréal pour un concert des plus ensoleillés.
"À l’école secondaire, j’étais plutôt doué en physique, en sciences, en chimie et en mathématiques. On me voyait devenir docteur ou ingénieur. Lorsque je suis tombé dans le reggae, j’ai inquiété bien des gens."
Né en 1954, le Jamaïcain Mikey Dread n’est peut-être pas devenu neurochirurgien en raison de son amour pour la musique, mais cette passion pour les Lee "Scratch" Perry, King Tubby et Dennis Brown a fait de lui un DJ, un producteur et un chanteur important de l’encyclopédie reggae. Reconnu comme étant celui qui amena les Clash sur une pente jamaïcaine avec le simple Bankrobber, il débuta sa carrière à 16 ans, derrière le micro de la radio étudiante de son école à Port Antonio. "C’était la seule école du pays à avoir une radio, explique Mikey, maintenant installé à Gainesville, en Floride. J’ai immédiatement eu la piqûre, et après mes études, j’ai contacté la Jamaican Broadcasting Company (JCB) pour qu’elle m’engage. À cette époque, cette station ne diffusait pas la nuit. Je leur ai donc proposé de me mettre à la barre d’une émission nocturne consacrée à la musique reggae locale. Je sais que ça peut paraître bizarre, mais, dans les années 70, les radios de chez nous tournaient presque uniquement des artistes américains."
La JCB accepta, et Mikey Dread, qui commençait déjà sa carrière de chanteur, prit les commandes de l’émission Dread at the Control, officiant sous son vrai nom (Michael Campbell). Diffusée six soirs sur sept, l’émission connut un vif succès. La rumeur veut même qu’elle ait fait diminuer le taux de criminalité du pays; trop occupés à écouter Campbell, les bandits se seraient assagis. "Mon émission jouissait d’une bonne réputation, car j’étais le premier DJ à vraiment vivre avec les artistes. Je passais mes nuits à la radio, mais le jour, je vivais dans les locaux de pratique et dans les studios avec mes copains (Prince Jammy, Sugar Minott, Junior Murvin). Contrairement aux autres animateurs, j’étais connecté sur la scène." Ainsi, Mikey tournait le soir à son émission des pièces parfois enregistrées la journée même. Un extrait téléchargeable de Dread at the Control se trouve d’ailleurs sur le site de Mikey (www.mikeydread.com).
Dread at the Control est aussi devenu le titre de son deuxième album, lancé en 1979. Promotion oblige, la parution du compact amena Mikey en Angleterre où les Clash bossaient sur la suite de London Calling. "Lorsque le groupe m’a téléphoné, j’étais déjà retourné en Jamaïque. Je ne connaissais pas les Clash, et comme j’ai toujours détesté les avions et les aéroports, je ne voulais pas retourner en Europe pour enregistrer avec eux. Ils m’ont téléphoné une demi-douzaine de fois avant que j’accepte leur offre. Je n’ai jamais regretté ce choix."
En concert, Mikey Dread reprend aujourd’hui Bankrobber en l’honneur de Strummer. Cette pièce s’ajoute au répertoire du chanteur qui a lancé une quinzaine d’albums depuis la fin des années 70. Spécialiste du dub, Dread affectionne les lignes de basse groovantes et prédominantes tout comme l’écho omniprésent propre au style.
Le 17 juillet
Au Vieux-Port de Montréal dans le cadre du Festival international reggae de Montréal
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