Dropkick Murphys : Conjurer le sort
Les sept Bostonnais de Dropkick Murphys sillonnent le continent avec le cirque ambulant qu’est le Vans Warped Tour, assénant sur leur route une toute nouvelle salve d’uppercuts punk et celtiques.
C’est journée de congé pour les artistes et employés du Vans, à mi-chemin de leur grand périple de deux mois à travers l’Amérique du Nord. Quelque part au Kansas, les Dropkick Murphys se détendent à l’hôtel alors qu’est réparé le système d’air climatisé d’un des deux bus de tournée affectés au septuor, le bus trimbalant pour cette troisième aventure au Warped Tour les petites familles d’Al Barr (voix) et Ken Casey (basse, voix). Tim Brennan (accordéon, mandoline, flûte, guitare, voix) profite de ces quelques moments de répit pour nous parler de Mickey Ward, héros de boxe natif de Lowell (Massachusetts) apparaissant sur la pochette du plus récent disque du groupe, The Warrior’s Code (Hellcat Records, juin 2005), dont la pièce-titre lui est dédiée. "L’idée intéressante avec lui, c’est qu’il était un peu l’opprimé du milieu, et qu’il n’a jamais participé à de grands combats flamboyants rapportant de grosses sommes d’argent; il ne le faisait que par amour pour le sport. Et c’est cette idée que l’on souhaite porter avec nous; on fait de la musique parce qu’on aime en jouer. Ça va avec tout le reste; ne pas oublier d’où tu viens, rester honnête par rapport à tes racines…"
Ayant vu le jour dans le sud de Boston en 1996 sous forme de quatuor, le groupe, complété par Matt Kelly (batterie, voix), James Lynch (guitare, voix), Marc Orrell (guitare, piano, voix) et Scruffy Wallace (cornemuse), a pris sa formule actuelle au tournant du millénaire, asseyant fermement ses instrumentations de folk celtique sur de solides bases punk. "Ça s’est fait très naturellement", dit Brennan à propos de l’union de ces deux styles rebelles, parfaitement complémentaires. "On avait trouvé un bon son, le nôtre; tout tombait en place!"
Sur The Warrior’s Code, son cinquième album studio, la formation rend hommage à plusieurs disparus: un ami intime de la troupe, Gregory "Chickenman" Riley, tué lors d’un accident de moto en mai 2004, le sergent Andrew Farrar, fan du groupe, tombé en Irak l’hiver dernier, puis les hockeyeurs Ace Bailey et Mark Bavis, tous deux à bord du Boeing 767 d’United Airlines qui percutait la tour sud du World Trade Center au matin du 11 septembre 2001. Mais le groupe met le tout en musique avec l’esprit du bonheur dépravé d’un pub irlandais aux petites heures du matin, exorcisant par la fête, niquant la mort à coups de guitares et de cordes vocales. "Originalement, quand on a songé à faire une chanson sur Greg, on a pensé peut-être faire une sorte de ballade. Mais à force d’y réfléchir, ce type-là était un grand fan d’AC/DC, un amateur de rock’n’roll! On ne lui fera pas une chanson douce! Ça prenait quelque chose qui déménage", dit-il de l’ode enlevée Your Spirit’s Alive, ouvrant la chaude galette. "On a tous nos façons bien à nous de gérer la mort, la guerre et tout le reste. Si nous parvenons à le faire à travers la musique, ainsi soit-il…"
Vans Warped Tour
Le 28 juillet
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