Antoine Bareil : Libre coup d'archet
Musique

Antoine Bareil : Libre coup d’archet

N’eût été du flair de sa mère, le violoniste Antoine Bareil aurait joué de la flûte à bec. Trois-Rivières, Québec, Sherbrooke, Lanaudière, Autriche et États-Unis… Ce mois-ci, il est à la Maison Bellemare.

Accompagné du pianiste Michel Koslovsky, Antoine Bareil présentera, le 23 juillet, un concert au répertoire qui lui ressemble, à la fois classique et contemporain. Alors que des sonates de Bach, Schubert et Ravel constitueront la première partie, la seconde sera plus contemporaine avec Pärt et Korngold, notamment.

Musicien à l’esprit libre, Antoine Bareil fuit les conventions. En 2005, au Centre Pauline-Julien, il s’est présenté en pantalon de cuir pour Scènes américaines. En fait, les mélomanes sérieux qui se flattent le menton ou qui s’évertuent à comprendre le message caché derrière la musique, ce n’est pas son genre. Dédramatiser les choses lui convient donc.

"Si on aime une pièce présentée lors d’un concert, c’est super; si on n’aime pas ça, ben c’est comme ça, c’est tout. Cela devrait rester aussi simple que cela, explique-t-il. Quand on va voir un concert puis qu’on paye, c’est pour avoir du plaisir, c’est pour sortir de là en se disant: j’ai passé un très bon moment."

Quant au fait qu’il est de bon ton de présenter des pièces pour éduquer le public, ça le désole. "Chaque fois qu’on fait quelque chose d’un peu osé, c’est dans le but d’éduquer le public, d’amener à comprendre ce qu’on essaye de faire, alors que souvent les musiciens ne comprennent absolument rien. De tout cela, un moment donné, je deviens vraiment tanné."

S’il s’est démarqué dans le contemporain ces dernières années, c’est pour explorer et faire découvrir au public des musiques nouvelles. Cela l’a d’ailleurs servi. "Lors d’un concert, un spectateur est venu me voir et m’a dit que lorsque je jouais des trucs un peu plus osés, un peu moins accessibles de prime abord, par la façon que je présentais cela aux gens, ça rendait la musique moins épeurante. J’ai trouvé cela vraiment l’fun et ça m’a touché. Je me suis dit: mission accomplie."

Membre régulier d’aucun orchestre mais jouant un peu partout, Antoine Bareil est nomade dans l’âme. "Ça me plaît de me promener. C’est moins fixe, puis c’est moins plate", conclut celui qui a choisi de vivre à Trois-Rivières.

Le 23 juillet
Au Salon de concerts de la Maison Bellemare
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