Éric Lapointe : L'assagissement
Musique

Éric Lapointe : L’assagissement

À l’aube de la quarantaine, Éric Lapointe n’est pas près de laisser tomber le tempérament mordant qui le caractérise. Après cinq disques certifiés platine et plus de 10 ans de carrière, il ne se cache toutefois pas d’avoir à affronter son évolution.

La voix rugueuse (particulièrement rugueuse), Éric me demande s’il fait beau dehors. "J’ai aucune idée, rajoute-t-il le plus naturellement du monde. Je suis encore couché et j’ai pas ouvert les rideaux encore." Il passe néanmoins la première demi-heure de son "matin" tardif [il est 17 h] à cogiter sur mille et un aspects de sa vie.

"Je vieillis quand même un peu. Mon entourage aussi. On n’est plus 15 célibataires sur la route qui font le party. Les gars ont des familles, il y a des enfants backstage. On a tous vieilli. Je dirais pas qu’on est sages, mais on est tous un petit peu plus sérieux." Serait-ce possible que l’éternel délinquant Éric Lapointe se rapproche de la sagesse? "Je sais pas. Qui sait? Dans 10 ans, j’vais peut-être chanter du new age, estie! répond-il en riant. J’pense que c’est juste l’évolution normale d’un gars qui approche la quarantaine. Mais le fond reste toujours le même. On peut pas changer notre code génétique."

Maintenant que l’infâme fausse accusation de novembre dernier, coïncidant étrangement avec la sortie de son plus récent album, est chose du passé, c’est le calme après la tempête. Sur le qui-vive, celui qui attire la controverse comme un aimant polarisé ne tient rien pour acquis, même s’il se considère dans une période plutôt positive de sa vie. "Les peines d’amour, je les ai assez chantées! Il est temps que je chante l’amour, en tant que tel, explique le nouveau fiancé. J’veux dire, là, ça va bien. Je vais toucher du bois! Mais écoute, je vais peut-être retomber dans les peines d’amour l’année prochaine. On sait jamais!" explique-t-il en riant.

Outre sa passion pour la gent féminine, certaines de ses convictions ne s’éteignent pas non plus, malgré sa maturation naturelle. Avec la Saint-Jean qui vient de passer, la question du patriotisme a vite fait son chemin dans la conversation. Bien qu’il ne se proclame pas chanteur engagé, Lapointe ne se gêne pas pour afficher ses couleurs politiques en tant que citoyen. "Je me considère indépendantiste. C’est sûr que s’il y a des moves qui se font dans un avenir rapproché en fonction d’un éventuel référendum, je vais aller chanter pour la cause, avoue-t-il avec fermeté. Jusqu’où je serais prêt à aller [pour soutenir la cause indépendantiste]? Je pourrais aller m’essuyer les pieds sur le drapeau canadien!"

Le 29 juillet à 22 h
Au Parc des Chenaux (Mondial des amuseurs publics)
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