Paul Personne : Blues à la française
Musique

Paul Personne : Blues à la française

Paul Personne aimait Eric Clapton, Bob Dylan… et Nougaro. Aujourd’hui, le bluesman sans compromis traduit le blues dans la langue de Brel. Seize ans après sa dernière visite, le voici de retour parmi nous.

La dernière visite du bluesman français Paul Personne en nos terres remonte à la fin des années 80, alors qu’il avait notamment fait la première partie de Marjo, au Spectrum. Seize ans plus tard, il revient "blueser" sur cette même scène, très excité: "J’avais reçu un très chouette accueil du public, qui appréciait que je chante le blues et le rock en français. Mais voilà, mes disques étaient introuvables chez vous et il n’y a pas eu de véritable suite. Jusqu’à aujourd’hui!" Cette fois-ci, son label Universal a eu la bonne idée d’accompagner sa visite aux Francos de la sortie d’un Best of Paul Personne, déjà en magasin.

Paul Personne roule sa bosse en France depuis 25 ans. Fan d’Eric Clapton et de B.B. King, il tombe dans le blues comme Obélix dans la potion magique: "Le blues, c’est un état d’âme que j’avais tout môme. Je souffrais de timidité et je ne me sentais pas à ma place dans le monde. Ce fut pour moi un véritable refuge que d’écouter cette musique de personnes qui ne vont pas bien. Du coup, je ne me sentais plus tout seul." Personne s’intéresse à Dylan, Hendrix, mais aussi à Piaf, Nougaro, Brel. C’est cet amour de la chanson française qui le convainc de délaisser la langue de ses idoles et de chanter son blues dans le français de sa vie de tous les jours.

Même si le blues joue très peu à la radio française, Personne se bâtit, spectacle après spectacle, à Paris ou en province, un large public de fidèles. Grâce à son talent, certes, mais surtout à son authenticité. Pour ses fans, il est à la fois un sacré bluesman et un ami proche. À leurs yeux, Personne ne se la joue pas. "J’ai toujours voulu être honnête vis-à-vis des gens. J’ai choisi un chemin loin des propositions diaboliques du show-business, qui aurait voulu faire de moi un artiste de variétés. Mais pour moi, c’est simple: je propose et le public dispose. Je n’ai jamais fait de compromis. Chaque fois qu’on m’a demandé de faire des efforts pour être plus dans le coup commercialement, j’ai refusé. Si j’ai du scratching sur une de mes chansons, c’est que j’aime le scratch, un point c’est tout. Ce n’est pas pour plaire aux mômes de 14 ans qui écoutent du rap ou du hip-hop."

C’est avec cette même sincérité qu’il a demandé à son fils de l’accompagner sur scène, en 2003: "Je ne l’ai jamais poussé à être musicien, mais il a baigné là-dedans, petit. Il est allé jouer avec des mecs de son âge. Je l’ai laissé tranquille, je ne voulais pas qu’il soit le mec qui joue derrière papa. Mais vers l’été 2003, j’ai eu envie d’être accompagné par un autre guitariste sur scène et, humainement, musicalement, mon fils répondait le mieux à ce que je cherchais. Je lui ai alors demandé: "Que fais-tu de beau en ce moment? Viendrais-tu jouer avec moi sur scène?" Il a dit: "Cool", on a fait l’Olympia, la Cigale, le Bataclan, puis une tournée l’année dernière. On se marre bien. J’aime avoir cet échange avec lui, on est deux adultes sur scène (il a 28 ans) mais quand on se regarde, on est complices."

Le 29 juillet
Au Spectrum
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