Druzkovka : World beat sauce québécoise
Les musiciens de Druzkovka rêvaient depuis un bon bout de temps d’enregistrer un album live. La Marjolaine sera le théâtre de cette création unique, une première à Eastman.
Au cours des 45 dernières années, les plus grandes voix de la chanson québécoise, de Jean-Pierre Ferland à Diane Dufresne, ont résonné à l’intérieur de la boîte à chansons du Théâtre La Marjolaine. Fidèle à sa tradition, le Piano Rouge fait place à la relève en accueillant quatre artistes inspirés qui traduisent en musique la diversité culturelle du Québec.
Les aléas de la vie font parfois bien les choses… Juge lors de l’édition 2000 du concours Cégeps en spectacle, Marc-André Coallier est charmé par les airs multiethniques de Druzkovka, un quartette d’étudiants en musique au Collège de Joliette. "On a échangé nos cartes d’affaires. Quatre ans plus tard, il nous a appelés pour qu’on joue au Piano Rouge. C’est devenu un ami", raconte le violoniste du groupe, Frédéric Lambert. Lui et ses acolytes – David Roux à la guitare, Hugo Gravel aux percussions et à la clarinette et Guillaume Beauchamp à la contrebasse – explorent une remarquable diversité de genres. "Je dis que c’est du world beat. On fait de la musique portugaise, italo, russe, etc. À l’image de Montréal: cosmopolite. Ce qui est commun à tout cela, c’est l’ambiance jazz. On n’est pas Cubains, mais on fait de la musique cubaine. On le fait sans prétention, à la sauce québécoise. Tout est une question de perceptions."
Cette entière liberté que s’accordent les musiciens de Druzkovka assure la longévité de la formation. "On compose toujours en groupe. Un de nous arrive avec une inspiration quelconque, et on part de là pour écrire une pièce. C’est une célébration de la musique. On le fait pour avoir du plaisir, mais aussi pour servir le public, le faire voyager." Selon Frédéric Lambert, c’est justement la diversité de leur répertoire que les gens apprécient lors de leurs prestations. "Normalement, le spectacle devrait durer 1 h 30, mais on finit par jouer 2 h, 2 h 30." Leur attitude sincère et amicale contribue aussi à conquérir le cœur des spectateurs. "On explique d’où viennent les chansons, ce qui différencie les rythmes. Quelqu’un qui ignore tout du klezmer (musique traditionnelle juive jouée dans les camps de concentration) va repartir avec une bonne idée de ce que c’est. Et on prend le temps de jaser avec le monde pendant les pauses."
L’authenticité dans les échanges est assurément la source de la motivation artistique de Druzkovka. Ce nom, qui est celui d’une ville d’Ukraine accueillant l’un des plus gros festivals de musique du monde, signifie "amitié". "Pas seulement l’amitié entre deux personnes, mais surtout une liaison d’amitié de groupe." C’est d’ailleurs par souci d’authenticité que les musiciens, déçus de leur expérience en studio, souhaitent enregistrer un album live. "La vraie vie, c’est sur la scène. Le public frappe des mains et tape des pieds. On a besoin de cette drive-là. On va peut-être entendre des verres de bière se cogner, mais c’est ça la réalité. Et le folklore est une musique de groupe." L’enregistrement aura lieu le mardi 9 août, à 20 h, et pourrait bien être le premier pas vers la création de leur propre étiquette, en collaboration avec le Piano Rouge. Un beau mariage en perspective…
"Après Théâtre" les 5 et 6 août dès 22 h 30
Au Piano Rouge
Concert "Radio Classique" le 7 août à 16 h
Sous la marquise
Concert "Longue Durée" enregistré devant public le 9 août à 20 h
Au Piano Rouge
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