Marc-André Hamelin : De Hamelin en découvertes
Musique

Marc-André Hamelin : De Hamelin en découvertes

Le pianiste Marc-André Hamelin est de passage à la Salle Françoys-Bernier du Domaine Forget. Un récital aux élans romantiques et virtuoses qui laisse place à la surprise!

La découverte est au centre de la carrière du pianiste Marc-André Hamelin. Une attitude qui semble porter fruit avec un agenda de récitals programmés aux quatre coins du monde et l’accueil unanime réservé à ses projets discographiques. Et parlons-en, de ces disques: Nicolaï Kapustin, Leo Ornstein, Frederic Rzewski… Des compositeurs du début du XXe siècle, techniquement accomplis dans l’art pianistique et au discours contemporain. En récital, le pianiste ne s’éloigne pas de cet exercice de découverte, qu’il immortalise sur l’étiquette Hyperion, avec le choix d’une Sonatina concertante, en ouverture de programme au Domaine Forget, du compositeur bulgare Pancho Vladigerov. "C’est un compositeur très populaire chez ses compatriotes bulgares, nous informe Marc-André Hamelin, joint à sa résidence de Philadelphie. C’est le même phénomène qu’en Finlande, où le nom Sibelius est inscrit partout. Vladigerov est le nom donné au Conservatoire de musique, par exemple. Il a plus de 300 compositions pour piano à son actif!"

C’est avec un enthousiasme contagieux que Marc-André Hamelin nous fait part de ses activités musicales, auxquelles il accorde un soin particulier. Un exercice qui se confirme avec la description qu’il fait des œuvres de Vladigerov. Une musique rayonnante et colorée, au dire du pianiste, qui n’est pas exempte d’une touche folklorique. Le compositeur bulgare sera associé à Léopold Godowsky et Franz Liszt pour ce récital au Domaine Forget. "Avec Liszt, c’est une sélection de transcriptions qui rendent hommage à l’opéra, explique-t-il. On a tendance à croire que le monde de l’opéra était très actif à la fin du XIXe siècle; c’était tout le contraire. De là cette motivation de transcrire et de faire une synthèse pianistique des opéras de Wagner, Verdi et Bellini. C’était le moyen idéal pour amener l’auditoire à se familiariser avec la musique de ces compositeurs."

C’est un défi de maintenir son propre auditoire aux aguets, par une sélection pointue d’œuvres plus ou moins connues, essentielles au répertoire selon la vision du pianiste. Une position qu’endosse Marc-André Hamelin avec aisance, demeurant ouvert aux compromis. "J’avais le même programme pour un récital à New York, précise le pianiste. À la vue du nom Vladigerov, le directeur artistique ne voulait pas prendre le risque de mettre à l’épreuve sa clientèle. J’ai dû remplacer la Sonatina par une composition de Schumann. Je comprends parfaitement qu’on ne peut pas tout imposer au public. La salle étant remplie à pleine capacité, j’aurais aimé leur faire découvrir un compositeur qui mérite d’être joué." Une gestation pour le pianiste, compositeur à ses heures, dont l’imposante bibliothèque regorge de partitions à découvrir et à étudier. "Il y a une relation particulière qui se forme avec la musique, souligne Marc-André Hamelin. Parfois, on est face à une partition et rien ne se produit. On la reprend à nouveau, quelques années plus tard, et la musique semble littéralement projetée vers vous avec une cohérence parfaite!"

Le 13 août à 20 h 30
À la Salle Françoys-Bernier du Domaine Forget
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