Dead 60's : Mort aux sixties!
Musique

Dead 60’s : Mort aux sixties!

The Dead 60’s lançaient il y a peu une petite bombe post-punk aux accents dub, ska et funk après avoir mis à mort les sixties et mis le feu à Liverpool. Rencontre avec le batteur d’une formation qui n’est pas à un paradoxe près.

Le jour de l’entrevue, Bryan Johnson, batteur des Dead 60’s, rentrait tout juste du site du Vans Warped Tour, auquel le groupe se joint pour quelques dates, soutenant toutefois que The Dead 60’s ne sont pas un band punk. "Tu sais, on est allergiques aux étiquettes, qui finissent trop souvent par être associées à des modes vestimentaires…"

Tellement d’allergies que le quatuor a dû mettre à mort une décennie complète pour naître des cendres de celle-ci. Il faut dire qu’à Liverpool, comme à Londres et à Manchester, les fantômes sont tenaces, hantent encore les rues de la ville et les locaux de pratique des jeunes groupes qui tentent de trouver leur son, à commencer par celui d’une des formations les plus influentes du siècle dont nous émergeons, les Beatles. "C’est une façon de regarder en avant, de dire: oui, bien sûr, les années 60… Penny Lane a été écrite, soit, maintenant est-ce qu’on peut passer à autre chose?"

Les Dead sont issus de la fusion de deux bands rivaux qui se découvrirent finalement plus d’affinités que de désirs d’émulation: "On avait les mêmes idéaux et engagements, on partageait les mêmes attirances en musique, et à force de se tenir dans les mêmes bars, on s’en est rendu compte et on a fini par former un groupe ensemble."

Défrichant un territoire post-punk en filiation avec les Clash et les Talking Heads, une zone aux accents dub et ska qui pointe un intérêt assumé pour The Specials, King Tubby et Lee Perry (voir Control This, We Get Low, You’re Not the Law), le groupe présente aussi quelques angles funk et lançait plus tôt cette année un premier album éponyme qui, bien qu’encore relativement peu connu chez nous, n’est pas passé inaperçu, à voir les groupes ayant invité le quatuor liverpudlien à réchauffer la salle pour eux: Garbage, The Bravery, The Killers et les Stereophonics. Tout en assurant leurs premières parties, Bryan Johnson et ses potes commencent aussi à jouer en programme principal de la soirée, comme c’est le cas à Montréal, mais désirent prendre leur temps, ne pas bousculer les choses. "Notre but, chaque fois, est de bien franchir l’étape qui vient. D’abord on voulait faire un premier disque solide. Ensuite une tournée qui ait de l’allure, de bons shows. En ce moment, on commence à penser au prochain disque. Et on se réjouit de voir qu’en Amérique du Nord, il y a une ouverture, un accueil et une curiosité vis-à-vis des groupes britanniques. Mais on tient à ne pas brusquer les affaires, à bien faire les choses…"

Le pied sur le frein mais sur l’accélérateur en même temps, donc, car c’est tout de même une rapide ascension qu’a connue le groupe qui dispose aujourd’hui des bons soins de Sony-BMG pour sa distribution, mais qui a signé d’abord avec un petit label local, Deltasonic Records, des tripeux de musique qui ont aussi donné leur chance aux Corals et aux Zutons. Rappelons que dernièrement, Riot Radio, petite bombe cinglante en ouverture du disque, trônait parmi les chansons les plus demandées aux États-Unis aux côtés des White Stripes et Coldplay, un voisinage enviable.

Et le plus beau, c’est que les Dead 60’s ne sont pas au bout de leurs paradoxes, car tout en voulant empêcher les associations à leur ville d’origine ("Nous ne voulons pas être enfermés dans une scène, nous préférons démarrer la nôtre"), ils la célèbrent sur ce disque "qui raconte les expériences qu’on a faites en grandissant à Liverpool. Riot Radio parle d’une émission de radio, dans une station de la ville, où l’on peut appeler un animateur un peu fêlé (ndlr: imaginez vous savez qui avec un accent anglais à couper au couteau) qui donne soi-disant des conseils aux auditeurs mais qui finit toujours par perdre patience et engueuler les gens. (Rires)"

À découvrir si la scène réunissant les Franz Ferdinand, Hot Hot Heat, The Bravery, Bloc Party, Maximo Park et autres Kaiser Chiefs vous intéresse. "On se sent près d’eux au sens où on a le même âge, on se voit dans les festivals, on a écouté la même musique en grandissant, appris la guitare et lancé nos disques en même temps, mais ça s’arrête là", conclut Bryan Johnson.

Le 18 août
Au Main Hall
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