Dead Kennedys : La saga Kennedy
Dead Kennedys revisite Montréal 18 ans après sa séparation. Au menu: de vieux succès et la cicatrice d’une amère déchirure.
Amorcé en 2001, le retour de la mythique formation punk américaine Dead Kennedys a fait couler beaucoup d’encre. Et pour cause: le chanteur et principale tête d’affiche du groupe, Jello Biafra, ne participe pas à ce dernier tour de piste qui dure maintenant depuis quatre ans.
C’est que les membres originaux de Dead Kennedys ont vécu une déchirante saga digne des soaps américains. L’histoire explose en 1998 lorsque le guitariste East Bay Ray, le bassiste Klaus Flouride et le batteur D.H. Peligro entament des poursuites contre leur maison de disques, Alternative Tentacles (propriété de Jello Biafra), qui les aurait fraudés en omettant de leur remettre d’importantes redevances perçues après la séparation du groupe en 1987. Le 22 décembre 2000, Biafra et son label sont jugés coupables et doivent débourser 200 000 $ afin de dédommager les musiciens.
Peu de temps après le verdict, les trois membres originaux décident de rééditer tous les albums de Dead Kennedys sous étiquette Manifesto (Tom Waits, Tim Buckley), se basant sur un pacte baptisé Decay Music. Ce partenariat, instauré à la naissance du groupe, stipule que les droits d’auteur de la formation appartiennent à parts égales aux quatre membres originaux. Conséquence, les décisions concernant l’œuvre de DK doivent être prises démocratiquement. Biafra et Alternative Tentacles iront en appel afin de casser Decay Music, mais en vain.
En avril 2001, Dead Kennedys lance Mutiny on the Bay, un album en concert enregistré en 82 et 86. Même s’il reçoit sa part du gâteau, Biafra s’objecte, mais le vote de Decay Music est bien sûr de trois contre un. La première réunion a lieu.
"Au départ, nous voulions organiser un simple lancement de disque, mais nous nous sommes dit qu’il serait intéressant de donner une petite prestation d’une demi-heure, explique Klaus Flouride. Bay Ray, D.H. et moi nous sommes donc réunis dans un local de répétition afin de retrouver notre vitesse d’antan. Puisque Jello ne voulait pas participer à la soirée, nous avons demandé au chanteur du groupe Dr. Know, Brendan Cruz, de se joindre à nous."
Dans l’édifice où pratiquent alors les quatre musiciens, les accords de Dead Kennedys résonnent et alertent rapidement les autres formations des locaux voisins. "Après avoir joué quelques pièces, nous avons aperçu plusieurs spectateurs qui nous observaient par la fenêtre de la porte. La nouvelle de notre réunion s’est rapidement propagée, et le concert s’est déroulé à guichets fermés."
Depuis, Cruz fut remplacé par Jeff Penalty, un autre album en concert est sorti des boules à mites (Live at the Deaf Club, 1979) et la formation s’est promenée à travers l’Angleterre, le Mexique, la Russie et le Japon. En concert, le groupe originaire de San Francisco se consacre exclusivement à son vieux répertoire (Kill the Poor, Holiday in Cambodia, Viva Las Vegas). "Nous avons quelques idées de nouvelles pièces, mais peu importe ce que nous composerons, notre nouveau matériel sera toujours comparé au vieux. Nos normes de qualité doivent donc demeurer très élevées. Pour les surpasser, il faudrait prendre vraiment le temps de s’asseoir et d’écrire. Mais nous ne vivons plus dans la même ville, nous avons des carrières et des familles. Peut-être prendrons-nous un jour le temps d’enregistrer un nouveau compact, mais ça ne fait pas partie de nos plans immédiats."
Le 13 août
Au Club Soda
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