Le Quintette Mont-Royal : Nouvelle vague
Le Quintette Mont-Royal se produit dans le cadre du festival Jusqu’aux oreilles. Un jeune ensemble qui pourrait plaire à un nouveau public.
Le Quintette Mont-Royal donnait son premier concert en septembre 2004. C’est dire que la formation est jeune, ce qui est aussi le cas des instrumentistes qui la composent. De plus, la réunion de leurs instruments au sein d’un même ensemble a quelque chose d’assez nouveau. Le contrebassiste Nicolas Lessard explique: "Ce type de quintette est né dans les années 70 avec le Tokyo Quintet. Le New York Quintet a suivi dans les années 80, puis nous avons repris la même instrumentation et nous leur avons aussi pris une pièce que nous avons incorporée à notre répertoire, il s’agit de Rhapsody, de Takayoshi Yoshioka."
Le contrebassiste est entouré de Marie-Hélène Breault (flûte), Marie-Julie Chagnon (clarinette), Shawn Mativetsky (percussions) et Catherine Meunier (marimba). Cette dernière, rencontrée avec son collègue, poursuit: "C’est la marimbiste Keiko Abe qui a eu l’idée de ce type d’ensemble parce qu’elle voulait pouvoir interpréter de la musique de chambre avec son instrument; elle a donc commandé plusieurs œuvres pour cette formation assez particulière." Le répertoire pour cette formation étant forcément assez retreint, le Quintette Mont-Royal cherche à son tour à le nourrir par des commandes à des compositeurs d’ici.
Le quintette cumule déjà une impressionnante somme d’expériences diverses au sein de formations comme l’Ensemble de la SMCQ (Breault), l’Orchestre symphonique de McGill (Chagnon), celui de Trois-Rivières (Lessard), le GEMS (Mativetsky) ou même l’OSM avec Nagano (Meunier), et la palette de leurs goûts musicaux est d’un éclectisme rafraîchissant, allant de la musique baroque à la contemporaine, en passant par le rock. C’est cependant l’amour de la musique de chambre qui les a réunis. "En musique baroque ou contemporaine, le processus est le même, explique Lessard. Il n’y a pas de chef, alors on doit avoir l’ouverture d’esprit nécessaire pour accepter ce que chacun apporte." Catherine Meunier poursuit: "Nous jouons d’instruments qui sont bien différents les uns des autres; Nicolas peut bien me parler des divers coups d’archet qu’il peut utiliser, ça ne me dira pas grand-chose, alors on doit communiquer entre nous par la musique ou avec un langage plutôt imagé. Ça donne une façon de travailler bien différente de celle des grands ensembles, mais ça a marché dès la première répétition, c’est assez rare!"
Le concert du Quintette Mont-Royal nous fera entendre des œuvres de Keiko Abe, Gabriel Evangelista (qui ressent comme son père José une attirance particulière pour la musique balinaise), Payton MacDonald (dont la pièce pour tablas tire profit de l’expérience de Mativetsky en musique indienne), Patrick St-Denis, Antoine Bareil (collègue de Lessard dans l’ensemble Kamikaze Croquant, de Trois-Rivières), de même qu’une pièce du contrebassiste et la Rhapsody de Yoshioka.
Peut-être ces jeunes interprètes jouant de jeunes compositeurs finiront-ils par attirer un nouveau public dans les concerts de musique contemporaine? Ils le souhaitent, bien entendu: "C’est dans ce sens-là que l’on construit nos programmes, explique la marimbiste. Ça ne veut pas dire que l’on doive pour autant faire des choix de programmation qui puissent sembler faciles, mais on veut offrir une tribune aux jeunes compositeurs et qu’il y ait du monde dans la salle." Nicolas Lessard poursuit: "Il y a eu beaucoup d’expérimentation et aujourd’hui on peut utiliser le meilleur de ce qui a été découvert. Il y a dans nos programmes des musiques du monde, des instruments amplifiés, etc. On pense que ça devrait pouvoir plaire à un public jeune et ouvert d’esprit."
L’événement Jusqu’aux oreilles se poursuit jusqu’au 21 août avec d’autres ensembles qui partagent ce même optimisme: Constantinople le 18, l’ensemble de Catherine Potter le 19, Quasar le 20 et Torngat le 21 (heures variées).
Le 17 août
À la cathédrale Christ Church
Voir calendrier Classique