Steve Rowe : Guitar Hero
Musique

Steve Rowe : Guitar Hero

Steve Rowe joue le blues avec beaucoup d’émotion et une rare intensité. Il occupe une place importante parmi les guitaristes qui sillonnent les scènes du Québec.

Steve Rowe était présent quand Johnny Winter s’est produit à l’Autostade de l’île Sainte-Hélène en 1970. Depuis, il a assisté à plus d’une douzaine de ses concerts. Comme bien d’autres, il a d’abord écouté les guitaristes du blues-rock britannique comme Eric Clapton et Jimmy Page. C’est son frère aîné, qui avait fréquenté le fameux New Penelope de la rue Sherbrooke, là où il avait pu entendre des artistes comme Paul Butterfield, qui le dirigea vers les grands maîtres du blues américain (Muddy Waters, John Lee Hooker) et exerça ainsi une grande influence sur lui. Rowe retrace les étapes charnières d’une carrière qui s’étend maintenant sur plus de 25 ans: "J’ai commencé à me produire avec Jay Sewall. La première place où j’ai joué, c’est à Québec, au Figaro. Puis, en 1982, j’ai mis sur pied une formation qui s’appelait Skidrowe. Au début des années 90, j’ai commencé à chanter et, depuis ce moment-là, je me produis sous le nom de Steve Rowe."

Le guitariste montréalais a enregistré trois disques dont Driving the Blues Away et, récemment, Front Rowe Center. Depuis environ trois ans, il forme un trio fort homogène avec deux vieux routiers de la scène blues montréalaise, le bassiste Alan McElcheran et le batteur David Paul Neil. Le jeu de guitare de Rowe présente certaines affinités avec celui des guitaristes de blues-rock britannique de la fin des années 60 comme Peter Green ou Kim Simmons. Il cite volontiers comme influences Stevie Ray Vaughn et Rory Gallagher. Sur Front Rowe Center, il rend hommage à trois de ses guitar heroes: Freddie King, Danny Gatton et Carlos Santana: "De Freddie King, j’aime la façon de jouer les notes. Aussi, comme lui, je joue sur une guitare semi-acoustique 335. Chez Danny Gatton, c’est le mélange des styles (rock, country, funky). C’est complètement fou."

Avec les ans, Rowe semble mettre beaucoup plus l’accent sur le feeling que sur la virtuosité ou le désir d’éblouir ou d’épater la galerie. C’est le plaisir de jouer qui prend le dessus: "C’est la combinaison des deux, la technique et l’émotion, qui importe le plus dans le blues. B.B. King en est le meilleur exemple." Steve Rowe joue ce qu’il est convenu d’appeler du blues moderne, "plus rock, avec beaucoup de changements de rythme".

Pour Front Rowe Center, les trois musiciens ont essayé de recréer un son live. À cette fin, l’ingénieur du son a utilisé certaines techniques d’enregistrement des années 70, des micros de cette époque: "Nous voulions que les pièces dégagent une réelle énergie."

Le guitariste a créé sa propre maison de disques, Howlin’Blue Productions: "Cela nous laisse une plus grande indépendance à tous les niveaux: choix des chansons, etc." Les disques sont distribués par Bros, qui s’occupe aussi de Nanette Workman et de Stephen Barry. Avec son style bien à lui, Steve Rowe s’ajoute à la liste des guitaristes de blues québécois avec qui il faut compter, les Jimmy James, Steve Hill, Pat The White et Paul Deslauriers.

Le 19 août
Dans le cadre du Festiblues
À la maison de la culture Ahuntsic / Cartierville
Voir calendrier Folk / Country / Blues