Gilles Vigneault : Il les entend chanter
Musique

Gilles Vigneault : Il les entend chanter

Après Ferland et Ferrat, Gilles Vigneault partage la scène du Colisée avec 300 choristes, dans le cadre de la troisième édition de la Semaine internationale de la chanson.

Gilles Vigneault

est un homme heureux. Encore ému par le magnifique hommage qu’on lui a rendu aux récentes FrancoFolies de Montréal, il s’apprête à monter sur scène avec 300 choristes venant de toutes les régions du Québec et de France, dans le cadre de la Semaine internationale de la chanson, dans un spectacle intitulé Vigneault, l’âme et le chœur: "Il est important de dire que j’ai toujours très hâte de chanter avec quelqu’un d’autre. Et quand on m’a entendu chanter, on comprend tout de suite pourquoi! (rires) Sérieusement, quand on chante une chanson tout seul, et que le public applaudit, c’est comme une médaille de bronze; quand une chanteuse ou un chanteur prend une de nos chansons à son compte et l’interprète, c’est une médaille d’argent; mais quand on est chanté par une chorale, c’est une vraie médaille d’or. Parce que le chant choral donne un sens communautaire à la chanson. C’est un acte de foi commun. Ce n’est pas pour rien que le chant gospel a tant de faveur auprès du public: les gens aiment beaucoup voir d’autres gens chanter ensemble."

Depuis sa jeunesse, au collège, Gilles Vigneault accorde une grande importance à la chorale. Il ne se gêne d’ailleurs pas, dans ses spectacles, pour faire appel aux gens de la salle, afin de créer spontanément un esprit choral. "Quand le public réussit à s’entendre pour chanter une chanson, un psaume ou un cantique, il se passe un phénomène de franche camaraderie. On a l’impression de participer à quelque chose de plus grand que ce à quoi on s’attendait. De plus grand que soi. C’est pourquoi, à la fin de la chanson Les Amours, les Travaux, j’ai écrit: "Nous aurons fait quelquefois chanson de vos voix multiples. J’étais donc votre disciple. Ma voix, c’était votre voix." Et puis, s’entendre chanter avec les autres, c’est grisant. En tant que chanteur, ça donne l’impression de voler, ou de surfer, d’être porté par l’air que créent toutes ces voix. Vous comprenez maintenant pourquoi j’ai si hâte!"

Volubile et blagueur au bout du fil, entrecoupant ses réponses d’anecdotes sur ses excursions en VTT ou chantant de larges morceaux de chansons, Gilles Vigneault est dans une forme splendide. Difficile de croire que cet homme a plus de 76 ans! Oserait-on parler de retraite avec lui? "La retraite? Ha! Je l’ai essayée et ça ne me fait pas. Le vêtement est trop grand. Pourquoi arrêter de travailler, pourquoi me priver de ce plaisir? Le travail est l’ennui le moins monotone qu’on a trouvé ici-bas. C’est la seule drogue qui nourrit plus qu’elle n’affame. Alors moi, tant que le public et la santé seront là, je vais continuer. Le jour où je devrai me présenter sur scène avec une canne, j’arrête."

En plus de sa carrière de chanteur, Gilles Vigneault poursuit son œuvre de poète. Il sortira d’ailleurs bientôt un livre avec un peintre calatan, Villalonga, qui rêvait depuis plusieurs années de faire un livre avec ses poèmes. Il a également écrit des textes pour le livre La Nature au fil des saisons, réalisé avec le photographe Claude Lafrenière (publié chez Broquet). Enfin, l’intégrale de ses paroles de chansons paraîtra cet automne aux Éditions de l’Archipel. En écrit-il toujours, des chansons? "Mais bien sûr! Ma plus récente parle de Natashquan. Et je prends des notes tous les jours sur des sujets que je n’ai pas encore abordés!"

Samedi, accompagné de cinq musiciens et des choristes qui seront sous la direction de Nicole Bellavance, Gilles Vigneault présentera les plus belles chansons de son répertoire, qu’il a sélectionnées avec son pianiste Bruno Fecteau.

Le 20 août à 20 h
Au Colisée Pepsi
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