Kim Richardson : Madame chante le blues
Kim Richardson possède l’une des plus belles voix de la scène de la musique populaire québécoise. Et surtout, elle sait chanter le soul et le blues avec une émotion d’une rare intensité.
La chanteuse évoque pour nous le contexte qui a favorisé l’éclosion de son talent et retrace les débuts de sa carrière, d’abord à Toronto, puis à Montréal: "Ma mère chantait. Ma sœur aînée aussi. Mon petit frère. Ma tante. Mon grand-père écoutait du jazz: Charlie Parker, John Coltrane, Archie Shepp et, surtout, Jimmy Smith dont il adorait l’interprétation de Walkin’On the Wild Side. À Toronto, je faisais les clubs. J’ai réalisé deux singles et obtenu deux Junos. En 88, le Montreal Jubilation Gospel Choir nous a invitées, ma mère, ma tante et moi, à participer au concert de Noël. J’ai décidé de rester. Puis, il y a eu ce groupe de jazz contemporain, Merlin Factor, avec James Gelfand, Janis Steprans, Jim Hillman, André Dupuis."
Depuis son arrivée à Montréal, que ce soit sur scène, en studio ou à la télévision, Kim Richardson a travaillé comme choriste pour un nombre impressionnant d’artistes québécois. En 1989, elle faisait partie de la tournée Journée d’Amérique de Richard Séguin. Elle apparaît sur le fort beau disque d’Yves Laferrière, Métis: "J’adore tous les styles (rock, soul, classique). Le rôle de la choriste est de prendre assez de place pour soutenir l’artiste tout en respectant sa musique." Elle ne regrette vraiment pas de s’être établie à Montréal: "À Toronto, je faisais le tour des clubs de blues et de rythm’n’blues. À Montréal, j’ai eu la chance de chanter dans plusieurs langues (français, anglais, espagnol, portugais) et dans des styles variés. J’ai eu plus de choix. Ça donnait de la place à des choses que je n’avais jamais entendues auparavant. De la sorte, j’ai beaucoup grandi."
Ce qui vient le plus chercher Kim Richardson, c’est la musique soul. Ses influences premières sont des artistes comme Aretha Franklin, Chaka Khan, Earth, Wind & Fire. Selon elle, le blues et le soul sont en continuité: "Pour moi, le blues et le soul, c’est le même sentiment. Le blues est plus sombre, aborde des sujets tristes. Le soul a plus de feeling, il est parfois romantique." Elle n’exclut pas l’idée d’une carrière internationale, mais en Europe plutôt qu’aux États-Unis. Mais pour le moment, Kim Richardson veut rester auprès de sa famille. Elle a une fille de 21 ans et un jeune bébé de 20 mois, Isaiah. Les cinéphiles qui ont vu le film Jack Paradise se rappelleront la magnifique interprétation qu’elle y fait de Motherless Child. Elle ne dit pas non à un disque consacré aux spirituals.
Kim Richardson se produit au Festiblues international de Montréal, dans la série Les Grandes Dames du blues. Pour ce concert, elle propose surtout des compositions: "Dans mes chansons, je dis que je me sens mieux dans ma peau, plus forte qu’auparavant. C’est le fruit d’une certaine sagesse." Elle offrira aussi des interprétations de pièces appartenant au répertoire de Bottleneck (Éric Dion), de The Power of Seven et le fameux Let the Good Time Roll en hommage à Ray Charles. Elle sera entourée d’une équipe de rêve: Donald Meunier, Al Baculas, Bill Gossage et Tony Albino. Une chanteuse d’une énergie qui ne laisse personne indifférent pour un concert à ne pas manquer!
Le 19 août
Lors du Festiblues
Au parc Ahunstic
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