Dave Mason : On the road again
Dave Mason a fait du chemin depuis ses débuts à la guitare, aux côtés de Jimi Hendrix comme avec Fleetwood Mac. Et le voici à La Tulipe pour nous le rappeler.
Un soir de 1968, dans un party où l’avait invité son copain Dave Mason, Jimi Hendrix entend All Along the Watchtower de Bob Dylan; le soir même, Hendrix et Mason se retrouvent en studio pour enregistrer une version qui paraîtra la même année sur le fameux Electric Ladyland de Jimi Hendrix Experience et fera littéralement oublier celle de Dylan. L’histoire de Mason est traversée de rencontres importantes qui sont autant de pierres dans l’édifice de l’histoire du rock.
Ses propres influences s’appelaient The Shadows, The Ventures, Albert King ou Elmore James, mais il n’allait pas tarder à devenir lui-même un guitariste en vue. Ça commence par son propre groupe, Traffic, avec Steve Winwood (1967). On trouve sur leur premier disque, Mr. Fantasy (1967), la pièce de Mason Feeling Alright, que Joe Cocker transformera en véritable hymne. Mason joue entre autres sur ce disque d’un sitar offert par son copain George Harrison… Ça se poursuit par quelques jams avec Hendrix, sur scène et en studio, puis il sera de Derek and the Dominoes avec Eric Clapton, avant de se lancer en solo, une aventure qui le laissera libre de collaborer quand il le veut aux projets de ses amis: Beggars Banquet des Rolling Stones, All Things Must Pass de George Harrison, Listen To What the Man Said de Paul McCartney et puis d’autres encore (Stevie Wonder, Carlos Santana, Graham Nash, Stephen Stills, etc.). En 1993, il rejoindra le groupe Fleetwood Mac pour un temps. Ce trajet le mènera tout droit vers une intronisation au Rock and Roll Hall of Fame en 2004 (la même année que son pote Harrison).
"C’est vrai que je joue depuis un bout de temps…" lance-t-il simplement lorsque nous le joignons entre deux villes, grâce à la magie intermittente du téléphone cellulaire. "Je pense que le grand moment inoubliable dans tout ça reste d’avoir joué avec Hendrix, mais aussi avec Traffic, bien sûr." Mason, qui a commencé par pincer les cordes d’un vieux ukulélé trouvé dans une poubelle, joue maintenant sur ses propres guitares: "Ça fait cinq ans qu’on y travaille et l’atelier vient finalement d’ouvrir en Californie, il y a deux mois. Ce sont les guitares RKS (du nom du designer Ravi K. Sawhney); elles sont superbes et, bien sûr, ce sont ces guitares que vous verrez sur scène avec nous. J’ai joué avec des Gibson, des Gretsch et surtout avec la Fender Telecaster, mais ces dernières années, je joue sur ma propre guitare."
Bon an, mal an, Mason donne une bonne centaine de concerts chaque année avec des formations variables. On le verra cette fois-ci accompagné de quatre musiciens: "Ce ne sont pas des gars très connus pour leur propre travail, mais d’excellents musiciens. Je jouais déjà avec John Sambatero (guitare) dans les années 70 et on s’est retrouvés ces dernières années; Alex Drizos (basse) est avec moi depuis sept ans et Bill Mason (aucun lien de parenté) depuis quatre; il y a aussi Alvino Bennett (batterie)." On peut s’attendre à des pièces de Traffic et même à un célèbre morceau popularisé par un certain Jimi Hendrix, mais il y aura aussi du neuf, Mason préparant un nouvel album pour très bientôt. Il y a bien longtemps qu’il est passé par ici, mais des critiques récentes parues chez nos voisins du sud parlent d’un show qui n’a rien de nostalgique et d’une musique au langage universel: celui, sans âge, du rock.
Le 26 août
À La Tulipe
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