Pierrot Fournier : Moi et l'autre
Musique

Pierrot Fournier : Moi et l’autre

Pierrot Fournier, tout en menant parallèlement une carrière d’auteur-compositeur-interprète, se glisse derrière les mots de Brel. C’est d’ailleurs les paroles de celui-ci qu’il se mettra en bouche lors de son passage au Gambrinus.

L’amour que Pierrot Fournier porte au répertoire de Brel date de l’enfance. Depuis un certain temps, il le fredonne dans ses spectacles. Lors de ses hommages, il se permet en effet d’interpréter une de ses compositions qui raconte la naissance de son intérêt pour la chanson française. À l’aise dans l’univers du poète, il plonge et replonge avec plaisir dans son héritage. Cela ne l’empêche pas cependant d’entretenir son propre jardin et d’espérer qu’il fleurisse bientôt.

LUI

"Je suis en train de préparer un album, qui va peut-être sortir en 2006. Ça dépend des subventions, ça dépend d’un tas de choses. Je suis en train de faire ça avec le chef d’orchestre Gilles Bellemare. C’est lui qui fait les arrangements de mes chansons. En ce moment, on en a fait six. Ça va être très classique, mon prochain album: quatuor à cordes, piano, hautbois, souligne celui qui bosse sur ce disque depuis longtemps déjà. C’est un work in progress, comme disent les Anglais! C’est un travail à long terme. J’ai seulement entendu deux chansons avec de vrais instruments. Monsieur Bellemare me fait ça sur ordinateur. Je peux entendre les arrangements, mais seulement à partir de sa machine. Il y a deux pièces que j’ai pu enregistrer grâce à une bourse du Conseil des arts du Québec il y a quelques années. Et le résultat est vraiment magnifique." En attendant la matérialisation de cet opus, Pierrot Fournier se paye quelques plaisirs. Invité prochainement à Chicoutimi, il partagera la scène avec le Quatuor Alcan. "Ça va être un spectacle moitié Brel, moitié Pierrot Fournier", s’exclame-t-il.

L’AUTRE

L’artiste visite aussi différentes salles de la province avec son hommage à Brel. " Il n’y a pas de vieilles chansons de Brel dans mon répertoire, comme Grand Jacques ou Sur la place. Mes préférences débutent dans les années 60, à partir de la Valse à mille temps. Je pense que les textes étaient beaucoup plus riches à ce moment-là. Je m’y retrouve beaucoup plus que dans ses vieilles chansons. À l’époque des années 55, je crois que Brel n’était pas encore à sa pleine maturité. À partir de 60, il a sorti des textes fabuleux, dit-il. Ce qui me plaît beaucoup dans son répertoire, c’est le côté théâtral des chansons. À partir des années 60, on peut dire que Brel écrivait vraiment pour la scène. C’est-à-dire qu’il savait qu’il allait les interpréter sur scène, qu’il allait les jouer, qu’il allait habiter les personnages."

Pierrot Fournier se défend toutefois de porter les chapeaux d’interprète et d’auteur-compositeur en même temps. "À une certaine époque, j’ai mélangé mes chansons à celles de Brel. Mais j’ai cessé de le faire. Je ne trouvais pas ça adéquat parce que ce sont deux univers très, très différents."

Le 30 août à 21 h
Au Gambrinus
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