Arthur H
Musique

Arthur H

Arthur H a choisi, avec son nouvel album Adieu tristesse (parution mi-septembre), de mettre son piano sur son dos pour surfer entre Paris et Montréal. D’ordinaire, les pianistes, contrairement aux guitaristes, ne se baladent pas un peu partout à travers le monde pour composer des chansons. Quant au fils Higelin, c’est chez nous qu’il a débauché un musicien (Nicolas Repac) et un réalisateur (Jean Massicotte): "D’abord une histoire d’amitié. Des discussions passionnées, un rêve coloré, une vision partagée" entre le chanteur, le réalisateur et le musicien.

Sur Adieu tristesse, on se promène entre New York et Shanghai, on cherche de l’or à San Francisco en 1860. Dès les premières notes de piano, on sait que l’on retrouvera l’univers jazz-rock onirique du sieur H. En 2000, pour Madame X, il avait déjà invité Lhasa à chanter avec lui; cette fois-ci, il convie M et Feist dans la magnifique Chanson de Satie: "Je t’en prie chante-moi / Ce vieil air français / C’est une mélodie / D’Erik Satie, je crois / Que c’est ça / Tu pars en voyage / Je pars très longtemps / Tu vas m’oublier / C’est sûr c’est certain". Sans oublier un duo père-fils pour l’émouvant Destin du voyageur, tout en violonades lancinantes.

La voix d’Arthur H, toujours éteinte et belle, ne s’oublie pas. Telle une gymnopédie de Satie, elle traîne au fond de soi, porteuse d’une mélancolie et d’un frisson de plaisir, retenu.